La dégringolade pour IKB. Le titre de la banque allemande en difficulté a plongé ce lundi à la Bourse de Francfort de 24% à 5,12 euros. En fait, IKB fait le yoyo depuis une semaine. Le 12 et 13 février, le titre avait progressé respectivement de 7,81% et 30,25%. Mais depuis six mois, en fait depuis le début de la crise des "subprime", le titre a reculé de près de 60%.

Reste que le nouveau plongeon de ce lundi intervient après l'annonce samedi par les autorités allemandes d'une augmentation de capital de 1,48 milliard d'euros, un montant jugé trop important par les courtiers.

La banque de Düsseldorf a en effet annoncé ce week-end qu'elle allait procéder à une augmentation de capital massive par le biais d'émission d'actions nouvelles, une proposition qui doit être soumise à ses actionnaires lors d'une assemblée générale prévue le 27 mars. L'actionnaire principal d'IKB, la banque publique KfW, s'est engagé à participer à cette opération à hauteur de 1,25 milliard d'euros. La banque publique, bras financier de l'Etat allemand, doit également renforcer les fonds propres durs d'IKB à hauteur de 600 millions d'euros d'ici le 19 février.

Ces mesures font partie d'un plan de sauvetage mis sur pied par l'Etat fédéral pour sauver IKB, banque privée spécialisée dans le financement aux petites et moyennes entreprises (PME). Le gouvernement s'était dit prêt à lui apporter 1,2 milliard d'euros, sur un total de 1,5 milliard dont la banque a besoin.

C'est la troisième fois que Berlin vole au secours de la banque, empêtrée dans la crise des prêts hypothécaires à risque aux Etats-Unis ("subprime), un marché où elle a lourdement investi. Le gouvernement ne veut pas voir la banque faire faillite car elle joue un rôle important pour les PME allemandes et il craint que cela n'entraîne un effet domino dans le secteur bancaire allemand.

IKB a par ailleurs précisé ses résultats pour l'exercice 2006/2007, qu'elle avait du réexaminer à cause de la crise. Elle a dégagé un bénéfice net de 37,9 millions d'euros, contre 180 millions annoncé dans un premier temps. Pour l'exercice 2007/2008, elle table sur une perte d'environ 550 millions, alors qu'elle craignait encore à l'automne que cette perte atteigne les 700 millions.

KfW, qui détient 38% de la banque, a entamé le processus de vente de sa participation. Mais elle a repoussé d'environ une semaine le délai pour déposer une offre non contraignante, qui courait initialement jusqu'à ce lundi