Les autres films de la semaine

Parmi les autres films qui sortent ce mercredi: "L'île", "Les yeux bandés", "Garage", "Reviens-moi", "L'Homme qui marche", "Détention secrète", "Dancing Queens".

"L'île"
Fin observateur des bouleversements de la société russe depuis la chute du communisme (de "Taxi Blues" à "Familles à vendre"), Pavel Lounguine s'intéresse cette fois à une constante de l'âme russe: la religion orthodoxe et la foi candide des "fous de Dieu". Dans un humble monastère en bois, perdu sur une île ingrate du nord de la Russie, un vieux moine perturbe la communauté par son comportement hors norme. En réalité, il expie une faute secrète de jeunesse, commise à l'encontre d'un camarade pendant l'occupation allemande. Par une vie pleine de sacrifices, tout entière dévouée aux choses les plus matérielles, comme l'entretien du chauffage du monastère, le moine espère obtenir le pardon de sa mauvaise action. Sa conduite de saint homme s'est répandue hors du monastère et les gens du peuple lui attribuent des pouvoirs surnaturels comme de guérir les malades, exorciser les démons et prédire l'avenir. On vient de très loin pour lui présenter telle ou telle requête. Mais le vieux moine se considère comme indigne. Jusqu'au jour où un visiteur lui permet enfin de mourir dans la paix de Dieu... Un film austère et sublime.
N.T.

"Les yeux bandés"
Premier long métrage du jeune Thomas Lilti, ce film est servi par la prestation tout en retenue de l'excellent Jonathan Zaccaï. Il joue Théo, un routier taciturne dont la petite amie attend un enfant. Un événement inattendu va provoquer son retour soudain dans la ville où il a passé sa jeunesse: Martin, avec lequel il a été élevé comme un frère dans une famille d'accueil vient d'être arrêté, accusé du meurtre et du viol de plusieurs jeunes femmes. Théo, de même que leur mère adoptive, ne croit pas à sa culpabilité. Et se convainc qu'il faut le tirer des griffes de la justice. Quitte à s'exposer lui-même.
N.T.

"Garage"
L'irlandais Lenny Abrahamson filme sans fioritures l'histoire poignante d'un brave gars qui tient une station service dans un coin perdu de la campagne d'Irlande. Considéré comme simple d'esprit par les villageois brutaux, Josie (formidable Pat Shortt) n'a pas été gâté par la nature. Rondelet et boiteux, il n'a pas une once de malice ni de méchanceté. Il est dévoué corps et bien à son patron et mène une morne vie à attendre les rares clients dans son garage, ponctuée par des allers-retours au pub du village où nul ne le ménage. L'arrivée d'un jeune apprenti pour le seconder le week-end va perturber irrémédiablement cette vie d'une tristesse insondable.
N.T.

"Reviens-moi"
Après s'être attaqué à "Orgueil et préjugés" de Jane Austen, le réalisateur Joe Wright s'en prend aujourd'hui à "Expiation" d'Ian McEwan (Gallimard). Son adaptation, luxueuse mais inégale, peine à rivaliser avec ce monument de la littérature contemporaine. Tout commence en 1935, dans un château de l'aristocratie britannique. Briony, 13 ans, se rêve romancière. Et se laisse déborder par son imagination. Lorsqu'elle surprend sa soeur (Keira Knightley) avec Robbie (James McAvoy), le fils de la gouvernante, elle est persuadée qu'il s'agit d'un viol. De quoi briser l'avenir du jeune homme. Dommage que le souffle tragique de cette fresque se brise dans la seconde partie du film, beaucoup trop longue, étirée jusqu'à l'infini. Restent une extraordinaire et émouvante reconstitution historique, et une parfaite direction d'acteurs.
Y.Y.

"L'Homme qui marche"
Ce premier long métrage de la jeune Aurélia Georges retrace, en termes sibyllins, le destin singulier de Vladimir Slepian, un écrivain d'origine russe qui n'a publié qu'un seul texte, en 1974, fruit d'une vocation d'écrivain tardive pour laquelle il abandonne tout. Incarné par l'acteur espagnol Cesar Sarachu, au visage émacié et à la silhouette filiforme, le personnage est évoqué en termes beaucoup trop extérieurs pour être attachant.
N.T.

"Détention secrète"
Le réalisateur sud-africain Gavin Hood passé à Hollywood s'attaque à un sujet méconnu: la détention secrète et la torture pratiquée par la CIA sur des suspects de terrorisme incarcérés hors du territoire américain. Mais il ne fait pas dans la dentelle et le film inutilement compliqué par des intrigues secondaires s'étire dans la complaisance. Cela se passe dans un pays d'Afrique du Nord où vient d'être commis un attentat. Le chef de la police locale a toute latitude pour "interroger" un suspect américain d'origine égyptienne, enlevé en grand secret au cours d'un voyage. Mais un juste (Jake Gyllenhaal dans son plus mauvais rôle) veille à rétablir la justice. Lourdingue.
N.T.

"Dancing Queens"
Ce film à caractère documentaire plonge dans les rivalités des écoles de danse en Australie avec des mamans prêtes à tout pour assurer la victoire de leur progéniture au concours. M. Jonathon dirige sa propre école de danse depuis 8 ans et pense que la danse n'est pas seulement un sport ou une simple distraction, mais aussi un moyen de délivrer un message, d'éveiller les consciences à travers les pas qu'il inculque. Il entre en concurrence avec Melle Elisabeth, qui est de la vieille école et qui enseigne la discipline et la rigueur aux jeunes filles qui fréquentent son Académie de danse. Au programme: crises d'hystérie, coups bas et surenchère de kitsch.
N.T.

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