A Toulouse, un coup de tonnerre rose sur le Capitole

Avec 51% des suffrages, le candidat socialiste met fin à 37 ans de règne de la droite sur la mairie toulousaine.

Toulouse mérite désormais doublement son surnom de "ville rose". En remportant le second tour des municipales, avec plus de 51% des voix, le socialiste Pierre Cohen met fin à 37 années de mandature de droite au Capitole. Un véritable coup de tonnerre de ce côté-ci de la Garonne. "Ce 16 mars 2008 restera dans l'histoire : il marque la fin de la parenthèse de la droite dans la vie toulousaine", a commenté Pierre Cohen.

"J'avais proposé un projet et une équipe municipale, mais la nationalisation du scrutin l'a emporté sur toute autre considération", a réagi de son côté Jean-Luc Moudenc, le maire sortant centriste investi par l'UMP. Durant tout l'entre deux tours, les deux adversaires avaient essayé de mobiliser les abstentionnistes : ils étaient 100.000 à avoir boudé les urnes le dimanche 9 mars. Pari en partie gagné (+3% de votants en plus) qui aura en définitive profité à la gauche.

Le 20 mars, Pierre Cohen fêtera donc son 58ème anniversaire au Capitole. Militant socialiste depuis 1974, cet ancien ingénieur de recherche en informatique était maire de Ramonville, une commune limitrophe de Toulouse, depuis 1989. Investi à la candidature toulousaine un peu au pied levé, il y a six mois, Pierre Cohen profite de l'engouement "rose" qui secoue la ville lors de chaque grande élection, mettant au passage un point final au "paradoxe toulousain". Ainsi, Ségolène Royal avait ici remporté 57,6 % des suffrages lors des présidentielles de 2007.

De son côté, Jean-Luc Moudenc, le maire sortant, est aussi en quelque sorte "un maudit des scrutins", rarement élu en tête de liste. Conseiller municipal de Toulouse depuis 1987, il avait remplacé Philippe Douste-Blazy, entré au gouvernement, au poste de premier magistrat en mai 2004. Déjà, lors des dernières élections législatives, il avait échoué à la députation face à Catherine Le Morton, candidate socialiste.

Reste que son échec est aussi celui de Dominique Baudis, l'ancien maire, qui s'était beaucoup investi aux côtés de son dauphin. La défaite de Jean-Luc Moudenc dimanche soir marque ainsi la fin d'un règne, celui de la dynastie politique des Baudis sur le Capitole : père et fils y ont régné successivement de 1971 à 2000.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.