Xstrata aurait-il décidé de faire une opération de charme auprès de son principal actionnaire Glencore ? Tout porte à le croire. Surtout à l'heure où le négociant en matières premières qui détient 34 % du groupe minier, a récemment fait part de son intention d'ouvrir son capital et de se rapprocher d'un groupe. Mick Davis, le patron de Xstrata, qui indiquait hier ne pas savoir à qui faisait référence son principal actionnaire a, en revanche, souligné qu'un tel rapprochement avec son groupe serait créateur de valeur.
Un appel du pied ? Certainement. Alors qu'il vient de faire état d'une chute de 41 % de son bénéfice net à 2,7 milliards de dollars pour 2009, le groupe annonce par ailleurs la reprise du versement d'un dividende de 0,8 cent par action. Logique. A ceci près que cette décision repose officiellement « sur l'optimisme croissant du conseil d'administration concernant les perspectives à moyen termes pour les matières premières, les perspectives et la position financière encourageante de Xstrata » a déclaré Mick Davis. Un peu maigre comme justification. Surtout à l'heure où une reprise de la croissance économique aux Etats-Unis demeure « cruciale » selon les propres termes du groupe.
Bref, Xstrata vend sans doute la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Dans ce contexte, la reprise d'un dividende est peut-être un peu prématurée. Elle pourrait en définitive s'adresser à Glencore essentiellement. Sur les 2 ;35 milliards de dollars que le groupe s'apprête à verser à ses actionnaires, le premier d'entre d'eux en touchera 800 millions. C'est certes un bon moyen de se faire pardonner l'augmentation de capital de 5,9 milliards passée l'an dernier avec une décote de plus de 60 %. Mais c'est peut-être aussi un bon moyen de le brosser dans le sens du poil à l'heure où celui-ci rêve d'un rapprochement alors qu'Xstrata a déjà été éconduit par deux fois ces deux dernières années par Vale et plus récemment par Anglo American.
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