Euro Disney, le royaume désenchanté

La chute de 10,5% de l'activité trimestrielle du parc d'attractions aggrave sa précarité financière. Obérant ainsi un peu plus la visibilité sur le titre, qui décroche de plus de 4% à la mi-séance.

Les touristes français et étrangers ont visiblement préféré l'ambiance des grands magasins au décor hollywoodien de Marne-la-Vallée pour célébrer les fêtes de fin d'année. Un arbitrage dont Euro Disney, déjà fragilisé par un re-basculement de ses comptes annuels dans le rouge au 30 septembre dernier, se serait bien passé. Mais la réalité est là. Les hôtels, tout comme les deux parcs du site, ont été désertés par les visiteurs, entraînant, des chutes d'activités respectives de 11,5 et 9,9% au titre du premier trimestre arrêté le 31 décembre. Le constat n'a rien de rassurant alors que, à l'image des derniers résultats annuels, un rien suffit à fissurer l'édifice branlant d'un groupe dont la structure de coût élevée laisse peu de place à des variations d'activités défavorables.

Plus généralement, la visibilité sur le titre est aujourd'hui clairement mise à mal par le redoutable effet croisé d'une baisse de revenus avec une dette financière sclérosante, qui culminait à 1,6 milliard d'euros fin septembre. Un montant équivalant à 9 fois le montant de sa capitalisation boursière ! Pour le moment, Euro Disney a obtenu de la part de ses créanciers et de sa maison mère, la TWDC (The Walt Disney Company), des reports d'échéances portant sur 40 millions d'euros. Reste que la société devra, in fine, tout de même s'acquitter de ce montant, sachant, en outre, que les seuls intérêts de la dette globale oscilleront en moyenne entre 90 et 100 millions d'euros par an d'ici à 2017.

Une situation d'extrême précarité qui ressuscite de vieux démons. En 2004, le groupe était parvenu à renégocier sa dette sur le fil, et donc, à échapper au pire. Moralité : s'il est difficile d'envisager un jour un dépôt de bilan d'Euro Disney compte tenu des enjeux politiques, économiques et sociaux du dossier, l'intérêt de la cotation d'une société prise à la gorge par le caractère capitalistique de ses métiers, reste discutable.
 

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