Michelin sur les jantes en 2010

La firme clermontoise a fait état d'une baisse de 70 % de son bénéfice net en 2009. Mais après avoir réduit ses stocks à peau de chagrin, elle va devoir relancer la machine en 2010 et aura, par définition, beaucoup de mal à tenir le seul objectif qu'elle a donné à savoir un free cash flow positif

Après une année sinistrée en 2009, la cause était entendue : si Bibendum n'as pas changé de tour de taille, en revanche son bénéfice annuel a fondu de plus de 70 % 104 millions d'euros. Appliquant la formule miracle du secteur automobile, l'exercice écoulé a surtout consisté à taper dans les stocks en réduisant la production. Et les coûts par la même occasion. Bref en dérapage contrôlé grâce, il faut le dire, à une bonne qualité de pneumatiques, la firme clermontoise à éviter l'an passé une sortie de route d'autant plus risquée que la route est montagneuse.

Seulement voilà, mise à rude épreuve, la direction de la mécanique Michelin est désormais chancelante et ne peut plus compter sur la même tenue de route. D'autant qu'elle a aussi brûlé beaucoup de gomme. Certes, le groupe est parvenu à dégager un free cash flow de 1,38 milliard d'euros sur 2009. Mais, et la question se pose également pour les constructeurs en cette fin de semaine de résultats : sur quel ressort peut compter la firme clermontoise en 2010 après avoir activité tous les leviers pour éviter l'accident ?

C'est tout à son honneur, Bibendum ne reste pas les bras croisés et entend relancer sa dynamique d'investissement à hauteur de 1,1 à 1,2 milliard pour financer notamment ses projets en Inde, au Brésil et en Chine. Logique : il s'agit d'aller chercher la croissance là où elle se trouve. Mais alors, il sera d'emblée très difficile d'atteindre le mince objectif que le groupe s'est fixé pour 2010 à savoir un free cash flow positif. Car Michelin ne peut plus puiser dans ses stocks et va devoir relancer la machine pour les reconstituer. A ces dépenses s'ajoute un budget d'investissement de 500 millions plus élevé que l'an dernier et un coût des matières premières qui devrait s'alourdir ... Bref le pari n'est pas gagné. Et tombe surtout mal le jour même où Bridgestone, son grand concurrent japonais relève ses prévisions en tablant sur un bénéfice net pour 2009-2010. Ceci explique cela. Le titre Michelin qui a perdu jusqu'à 4,22 % en séance dans la matinée recule toujours de 1,96 %

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