EADS : l'Amérique sinon rien

Le groupe européen d'aéronautique et de défense est prié de revenir participer à l'appel d'offre des avions ravitailleurs. Il se tâte. Une acquisition en bonne et due forme serait finalement plus adaptée pour conquérir l'Amérique.

Plus qu'un rêve, c'est devenu une obsession. L'Amérique sinon rien. A croire que le groupe EADS, maison-mère d'Airbus, ne vit désormais plus que pour conquérir le marché américain. On ne saurait blâmer le géant européen de l'aéronautique dont le talon d'Achille n'est autre que l'euro. Crise financière, risque souverain, menace d'un complot spéculatif contre la devise européenne ... Rien n'y fait, l'euro continue d'être trop fort face au dollar. Et quand on produit en euro et que l'on vend en dollar, quoi de plus logique que de demander la naturalisation américaine.

A ceci près qu'il y a manière et manière de demander avec les américains. Il y a la manière polie qui consiste à participer à un appel d'offre qui pèse des dizaines de milliards de dollars. Sans se décourager, ni désespérer, passer dix ans à jouer les bons élèves jusqu'au jour où l'on s'aperçoit que cela ne marche pas. Que les dès sont pipés. S'en offenser, ou faire mine de l'être. Tout empourpré de colère, prendre son cartable, sa « lunch box »et tourner les talons en se plaignant à la maîtresse que «c'est pas juste !».

Et puis il y a la manière forte, façon western : « Ce qui est à toi, est à moi ». Se servir sans demander, via une acquisition en bonne et due forme. C'est ce à quoi songe désormais Louis Gallois, le patron d'EADS alors même que le Pentagone lui dit de ne pas faire sa mauvaise tête et, preuve de sa bonne foi tout apparente, est même prêt à repousser la date limite de dépôt des offres. Pour une fois, le géant européen serait bien inspiré de lui répondre « d'aller se faire voir chez les grecs », laissant le Pentagone avec une seule offre sur les bras, celle de l'enfant terrible Boeing qui est tout en droit désormais de faire grimper ses prix.

Quel intérêt pour EADS de poursuivre sur cette voix sachant qu'il n'a plus d'allié américain depuis que Northrop Gruman a jeté l'éponge et ne peut plus revendiquer une offre drapée de la bannière étoilée ? Quel intérêt si ce n'est d'essuyer le même revers, la même humiliation dans six mois ou un an ? Mieux vaut la manière forte. Tout les chemins mène à Rome, ou devrait-on dire, au Pentagone ... L'essentiel est de savoir si l'on compte encore marcher longtemps.

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