François Feuillet, président et actionnaire majoritaire de Trigano, peut commencer à souffler. Porté par le rebond du compartiment des valeurs cycliques en 2009, le spécialiste des véhicules de loisirs devait confirmer le tir pour rassurer le marché. C?est aujourd?hui chose faite. Le rebond d?activité, prédit en septembre dernier par la direction, se réalise. Mieux, trimestre après trimestre, la croissance s?accélère. De mars à mai, les ventes de camping-cars et de caravanes, qui totalisent 85% des facturations, ont progressé de 18,4% à périmètre constant. Même le chiffre d?affaires des équipements de loisirs, longtemps miné par une conjoncture défavorable, a retrouvé le chemin de la hausse.
Confortée notamment, par une redynamisation de son réseau de concessionnaires, la société envisage enfin de renouer avec une situation bénéficiaire au titre de son exercice qui sera clos le 31 août prochain.
Il serait, néanmoins, hâtif de crier victoire. Le modèle de Trigano considéré par beaucoup comme défensif, voire presque acyclique il y a encore trois ans, a montré ses limites. Non seulement, la société a été, entre temps, victime de dérèglements structurels avec le renouvellement des châssis de ses camping-cars, mais le présumé Eldorado des "papy boomers" n?en était pas un. La crise a eu raison des envies de grand air des retraités et surtout de leur porte-monnaie.
Si le potentiel de croissance de ce marché paraissait acquis pour des raisons démographiques, il ne l?est plus aujourd?hui. Dès lors, on peut penser que le groupe pourra difficilement passer à côté d?une acquisition ne serait-ce que pour densifier sa force de distribution. En tout cas, la disparition de toute forme d?endettement net, dans son bilan à fin mai, constitue un terrain propice à l?audace.
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