Marché : IG France voit une 'normalisation' en 2023

(CercleFinance.com) - Après une année 2022 marquée par une inflation galopante, une situation en Chine préoccupante et une guerre russo-ukrainienne inquiétante, l'année 2023 pourrait voir quelques ombres disparaître au-dessus de la planète finance, estime-t-on chez IG France.

Pour le broker, le marché est actuellement en phase de normalisation post-Covid, comme en témoigne le retour du prix du fret mondial à la quasi-normale, avec une fluidité du transport retrouvée, liée à la réouverture des pays post-pandémie. '75% des tensions logistiques mondiales liées au Covid sont corrigées', abonde ainsi Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France, en pointant la cassure d'une courbe du doigt.

Le rally boursier du dernier trimestre témoigne d'ailleurs de cette normalisation. La hausse des actions doit beaucoup à l'ouverture de la Chine et au recul des risques perçus par les opérateurs. En revanche, le début d'année en fanfare laisse l'analyste un peu plus dubitatif.

'Entre percevoir moins de risques et aller chercher immédiatement les sommets, il y a une différence', souligne l'analyste, alors que ce même jour, le CAC40 s'approche doucement des 7000 points, un niveau inexploré depuis douze mois.

Selon lui, le début d'année est marqué par ce phénomène 'FOMO', soit 'fear of missing out', la peur de rater quelque chose. Certains investisseurs seraient ainsi passés à côté du rally du 4e trimestre et comptent bien prendre le prochain train vers les sommets.

'Il s'agit d'une augmentation qui s'appuie plutôt sur du mimétisme que sur une véritable adhésion', estime l'analyste. 'Si la hausse de décembre était justifiée, celle du début d'année semble un peu excessive mais les gestionnaires ont les poches pleines de cash...', poursuit-il.

Alors que l'inflation aux Etats-Unis se concentre principalement sur les services, la récente chute de l'ISM des services aux Etats-Unis - passé de 56,5 à 49,6 - plaide pour un recul des prix outre-Atlantique.

Dans ce contexte, Alexandre Baradez estime que la Fed tient une rhétorique agressive qui ne pourra pas durer au-delà du 1er trimestre, alors que les 5% de taux ne seront atteints que dans 75pb.

'Il est tout à fait possible que la Fed n'ait plus beaucoup de marge de manoeuvre pour de futures hausses, sachant que les hausses de taux déjà embarquées continueront de produire des vents contraires pour l'économie avec effet décalé'.

Le niveau des taux se fait déjà ressentir sur le marché hypothécaire aux Etats-Unis, au plus bas depuis 1994. 'On n'emprunte plus, les gens attendent la baisse des taux', constate l'analyste. 'La Fed ne pourra pas tenir indéfiniment avec des taux si hauts, cela pourrait être dramatique pour certains secteurs', indique-t-il en évoquant notamment l'immobilier.

Le premier trimestre devrait donc voir les investisseurs jongler entre la volonté, d'une part, de saluer la détente de l'inflation mais, d'autre part, l'inquiétude quant aux signaux de ralentissement économique qui s'accumulent des deux côtés de l'Atlantique.

En attendant, l'actualité est marquée aujourd'hui par l'ouverture de la saison des résultats aux Etats-Unis tandis que les prochains chiffres macro seront scrutés de près.

'Cela pourrait créer un environnement un peu vulnérable, en attendant que les chiffres macro chinois confirment un rebond... et que les banques centrales adoucissent le ton de façon plus marquée. Cet environnement semble donc propice à de la consolidation sur les marchés actions', signale l'analyste.

Pour lui, des risques économiques pèseront encore sur les marchés au cours de la première partie de l'année tandis que la vue devrait être plus dégagée au second semestre.

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