Je suis confirmé dans mon poste, la partie est-elle gagnée pour autant ?

La partie est-elle gagnée une fois que l’on est confirmé dans son poste ? L’avis politiquement incorrect de Béatrice Louvet, dirigeante du Groupe Transition, une incitation à la vigilance.
Attention, une fois confirmé dans son poste, il faut poursuivre les efforts ! | REUTERS

 « Je l'ai laissée autonome et elle a commencé à s'éteindre. » Ainsi parle un dirigeant de l'erreur qu'il a commise avec une responsable communication qu'il a recrutée. Tout se passait bien, très bien même durant les huit premiers mois remplis de projets. Lorsque le comportement de sa nouvelle recrue a changé, il a douté et failli la licencier, malgré ses bons débuts. Béatrice Louvet, directrice générale du Groupe Transition, analyse le cas :

 

« Elle aurait dû aller vers son manager pour lui faire part de son problème, attirer son attention sur le fait qu'elle n'arrivait pas à se challenger seule car elle ne savait pas où elle était attendue. Être acteur de son devenir, c'est ça. »

 

Du fait de la mouvance de l'entreprise, rien n'est jamais gagné, même quand on a remporté l'épreuve de la période d'essai - même quand on est en poste depuis un ou deux ans. Il s'agit donc de maintenir sa vigilance, notamment sur les points suivants :

 
  • La routine

Des points critiques apparaissent au fur et à mesure que l'on s'installe dans une routine, une attitude surtout observable chez les personnes qui ont peu d'ambition et se contentent du job qu'elles ont. Or, alors que le patron essaye de « manœuvrer le bateau entre les icebergs », il attend de ses salariés qu'ils comprennent sa vision et mettent en œuvre au quotidien un comportement qui colle à sa stratégie :

 

« Cela demande une très grande adaptabilité, de ne pas s'installer ou de ne pas se sentir installé dans son poste, une adaptabilité obligatoire aujourd'hui au regard du contexte national et international. Chaque salarié a un rôle à jouer, il est « attendu ». Et il peut être épanouissant de se remettre en cause régulièrement, cela permet de travailler son employabilité. C'est bien entendu au dirigeant, au manager d'accompagner et de former à cela. »

 
  • Le retrait

Le refus de se mettre en avant, l'absence de proposition font courir le risque de subir son poste ou de prendre racine ou d'être oublié, voire débarqué. « Alors qu'émettre des idées - à bon escient -, permet d'être acteur de son évolution au lieu d'attendre que l'entreprise s'en préoccupe », pointe-t-elle. Votre N+1 a en tête l'étape suivante, faites comme lui, pensez-y aussi et n'oubliez pas de lui montrer vos velléités. Les entreprises veulent des gens qui ont envie de travailler ET de s'épanouir au quotidien car leur motivation en dépend. « Dans la vie en général, agir, c'est ne pas subir, donc ne pas être victime, cette règle s'applique au boulot », rappelle notre interlocutrice.

>> Pour aller plus loin : Consultez notre espace emploi

  • Le manque d'assiduité et d'engagement

« Il y a un problème générationnel sur ce point. Les jeunes peuvent être assidus pendant leurs horaires de travail mais quand il est l'heure de partir, ils partent »

 

On ne parle pas ici des emplois postés, ce n'est pas sur ce point qu'on les attend, mais certains métiers, même non cadres, ne peuvent s'arrêter à la minute près. On ne lit pas dans une offre d'emploi les attentes réelles des employeurs, elles ne sont pas exprimées sans fard lors d'un entretien d'embauche - il faut bien séduire le candidat. Cela n'empêche pas les employeurs de les exprimer en off aux cabinets de recrutement qu'ils missionnent : « Je veux quelqu'un qui soit là à mes heures » pour un poste d'assistant(e), « Vous ne me choisissez pas un feignant, d'accord ? »... Ce dont il s'agit ici n'est pas d'accepter d'être corvéable à merci mais de comprendre qu'il y a une contrepartie à la souplesse, à l'investissement. Un patron sera plus enclin à accorder une journée d'absence sans la décompter en cas d'enfant malade par exemple qu'il aura face à lui quelqu'un qui fait preuve d'implication. « Ce type de demande, officieuse, représente 99% des demandes pour des postes un peu stratégiques, avec des responsabilités », précise Mme Louvet.

 
  • Le laisser-aller

Il arrive parfois qu'on se sente bien dans son entreprise au point d'en oublier que ce n'est pas parce qu'il y a une bonne ambiance au sein d'une équipe qu'on doit se croire à la maison.

 

« Une bonne ambiance peut être traître. Des rires fusent, des gloussements qui frisent l'hystérie accueillent un client qui arrive : quelle image donne-t-on de l'entreprise ? »

 

Le refus du changement : la mouvance de l'entreprise fait que vous vous dites un jour que ce n'est plus comme avant, que l'organisation a changé, qu'il fut une époque où cette promotion eût été acquise puisque vous avez les compétences... Vous prenez comme un affront de ne pas l'avoir obtenue ? « Laissez votre susceptibilité au placard, amenez plutôt des idées », conseille Béatrice Louvet. Des idées, les entreprises en ont besoin plus que d'ego.

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