Biodiversité : l’UE parvient enfin à un accord sur la restauration de la nature

L'UE est enfin parvenue à se mettre d'accord sur le texte concernant la restauration de la nature et la biodiversité. L'objectif est de mettre en œuvre des mesures afin de restaurer 20% des zones terrestres et 20% des espaces marins.
Concrètement, le texte impose aux pays membres de mettre en œuvre des mesures pour restaurer la nature sur au moins 20% des zones terrestres.
Concrètement, le texte impose aux pays membres de mettre en œuvre des mesures pour restaurer la nature sur au moins 20% des zones terrestres. (Crédits : Reuters)

Un accord a enfin été trouvé. Le Parlement européen et les Etats membres de l'Union européenne (UE) sont parvenus à s'entendre, jeudi 09 novembre, sur un projet législatif clé à propos de la restauration de la nature et la biodiversité, qui achoppait notamment sur la question de l'agriculture.

« Une fois adoptée et appliquée dans les États membres de l'UE, cette législation contribuera de manière décisive à notre objectif d'atteindre la neutralité climatique d'ici à 2050 et à la préparation et la résilience de l'Europe face aux effets du changement climatique », s'est dès lors félicité la commission européenne dans leur communiqué.

Restaurer la nature et les fonds marins

Concrètement, le texte impose aux pays membres de mettre en œuvre des mesures pour restaurer la nature sur au moins 20% des zones terrestres et également 20% des espaces marins de l'Union d'ici 2030, selon le communiqué du Conseil européen, qui représente les 27 Etats membres.

En lien avec l'accord international Kunming-Montréal (COP15 Biodiversité en décembre 2022), la législation imposera aux Vingt-Sept de restaurer d'ici 2030 au moins 30% des habitats abîmés, puis 60% d'ici 2040 et 90% d'ici 2050. Le but étant de pouvoir respecter les engagements pris lors de cette COP, souligne la commission européenne. Pollution, urbanisation, exploitation intensive : selon Bruxelles, 80% des habitats naturels dans l'UE sont dans un état de conservation « mauvais ou médiocre » (tourbières, dunes, prairies particulièrement), et jusqu'à 70% des sols sont en mauvaise santé. « D'ici à 2050, de telles mesures devront être prises pour tous les écosystèmes fragilisés, complète le communiqué ».

Un accord difficile à trouver

Des législateurs européens ont salué l'accord trouvé avant minuit au terme de plusieurs heures de discussions débutées jeudi après-midi :

« Nous pouvons être fiers de ce résultat historique qui définit des règles ambitieuses et praticables par tous », a déclaré Pascal Canfin, à la tête de la commission sur l'environnement au Parlement, sur X (ex-Twitter).

La ministre espagnole pour la Transition écologique, Teresa Ribera Rodriguez, s'est, elle, dit « fière » de la loi, « la première en son genre ». « Elle nous aidera à reconstruire des niveaux sains de biodiversité et préserver la nature pour les générations futures, tout en combattant le changement climatique », s'est-elle exprimée.

Il faut dire que la Commission européenne avait proposé le texte depuis 2022. Mais la plus importante formation au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE, droite) avait tenté de le faire abandonner, plus tôt en 2023. Avant les négociations entre les Etats membres et le Parlement, la formation avait notamment argué que le texte allait mettre à mal la sécurité alimentaire en Europe. Des élus de gauche et du centre avaient alors accusé le PPE, qui mise sur le vote agricole, de se servir du projet législatif dans l'optique des élections européennes de 2024. Finalement, le parti a, lui, souligné jeudi avec fierté les « améliorations notables » au texte « fortement révisé », comme la suppression de « l'obligation de renaturer 10% des terres agricoles ».

Peut mieux faire

Des critiques ont néanmoins pointé du doigt les éléments ayant été édulcorés. Pour Tatiana Nuno, haute responsable de la politique marine pour l'association environnementale Seas At Risk, l'accord « est loin de ce qui est nécessaire pour faire face à la crise de la biodiversité, mais en ce qui concerne l'océan, c'est une étape cruciale vers la restauration de la précieuse vie marine qu'il abrite ».

« Bien que considérablement affaiblies par le Conseil, les dispositions relatives à la pêche dans la loi constituent une tentative de mise en cohérence des politiques de l'environnement et de la pêche qui aurait dû être faite il y a bien longtemps », s'est exprimée Vera Coelho, vice-présidente adjointe de l'organisation Oceana in Europe.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 10/11/2023 à 20:48
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Alors qu'il suffirait tout simplement de réduire les volumes des produits de consommation, de mieux les cibler et de mieux les fabriquer. Et c'est là qu'on voit qu'ils ne veulent rien faire puisque même au sein de leur dogme il serait possible de fai...

à écrit le 10/11/2023 à 13:47
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Restaurer d'ici 2030 au moins 30% des habitats abîmés, puis 60% d'ici 2040 et 90% d'ici 2050? Cìest très bien mais ce ne sera pas gratuit. La baisse d'autres dèpenses publiques est urgente et si la mise en cohérence des politiques de l'environnemen...

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