Chine et Etats-Unis à la recherche de nouveaux terrains d'entente sur le climat

La Chine et les Etats-Unis ont annoncé ce mercredi le lancement d'un groupe de travail commun sur le climat, les deux pays renforçant leur coordination à quelques heures d'un entretien entre leurs dirigeants à San Francisco. Une entente entre les deux puissances les plus émettrices dans le monde en CO2 est souvent perçue comme cruciale pour donner une impulsion aux négociations sur le climat.
Selon un porte-parole de la Maison Blanche, les présidents chinois et américain « se connaissent très bien et depuis longtemps, ils peuvent être francs et directs l'un avec l'autre » (Ici à Bali, lors d'un G20, en novembre 2022).
Selon un porte-parole de la Maison Blanche, les présidents chinois et américain « se connaissent très bien et depuis longtemps, ils peuvent être francs et directs l'un avec l'autre » (Ici à Bali, lors d'un G20, en novembre 2022). (Crédits : KEVIN LAMARQUE)

Chine et Etats-Unis partagent au moins un sujet de préoccupation, celui de la question climatique. Un domaine dans lequel ils trouvent régulièrement des terrains d'entente.  Des discussions entre les émissaires chinois et américain pour le climat, Xie Zhenhua et John Kerry, ont ainsi été organisées du 4 au 7 novembre en Californie, aux Etats-Unis.

Lire aussiChine : grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables, les émissions de CO2 devraient diminuer en 2024

Le nouveau groupe de travail annoncé ce mercredi se concentrera sur « la transition énergétique, le méthane, l'économie circulaire et l'efficacité des ressources, les provinces/Etats et villes à faible émission de carbone et durables, et la déforestation », ont indiqué dans une déclaration commune les médias d'Etat chinois et le département d'Etat américain. Les membres du groupe mèneront « un dialogue et une coopération afin d'accélérer les actions concrètes en faveur du climat », selon le texte.

« Relever l'un des plus grands défis de notre époque »

Les deux parties sont convenues de « travailler ensemble et avec d'autres parties » pour « relever l'un des plus grands défis de notre époque pour les générations actuelles et futures de l'humanité », d'après leur déclaration. Ils relanceront également « les dialogues bilatéraux sur les politiques et les stratégies énergétiques » et « approfondiront les échanges politiques sur les solutions d'économie d'énergie et de réduction des émissions de carbone ».

Dans leur déclaration commune, les deux parties ont également convenu de « développer leurs actions/objectifs respectifs de réduction du méthane », qui seront inclus dans leurs plans de réduction des émissions à l'horizon 2035 - connus sous le nom de « contributions déterminées au niveau national » (CDN).

Ils se sont par ailleurs réengagés à respecter les objectifs de l'accord de Paris de 2015 sur le climat, à savoir maintenir le réchauffement de la planète « bien en deçà » de 2°C et poursuivre leurs efforts pour limiter l'augmentation à 1,5°. L'entente des deux pays, alors que l'année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée dans l'histoire de l'humanité, est souvent perçue comme cruciale pour donner une impulsion aux négociations sur le climat.

Une rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping pour apaiser

Par ailleurs, interrogé sur sa rencontre avec Xi Jinping qui doit se tenir ce mercredi à San Francisco, Joe Biden a déclaré mardi qu'elle était surtout l'occasion de garder sous contrôle une relation bilatérale encore tendue. « Nous n'essayons pas de nous découpler de la Chine », a assuré le président américain, pour qui l'objectif est « d'être capables de prendre le téléphone et de se parler s'il y a une crise ».

Le locataire de la Maison Blanche a toutefois estimé que la Chine de Xi Jinping avait de « vrais problèmes » face au « rétablissement du leadership américain ». « Nous nous opposons à une définition des relations sino-américaines en termes de concurrence », a répété de son côté une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Pékin appelant régulièrement Washington à la coopération plutôt qu'à l'affrontement.

Lire aussi« En se rendant aux États-Unis, Xi Jinping cherche surtout à relancer les investissements américains en Chine » (Marc Julienne, Ifri)

Joe Biden est arrivé à ces grands rendez-vous diplomatiques avec « le vent dans le dos », selon un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. Les présidents chinois et américain « se connaissent très bien et depuis longtemps, ils peuvent être francs et directs l'un avec l'autre », a-t-il ajouté.

Joe Biden « veut s'assurer que nous gérons cette relation bilatérale de la plus haute importance de la manière la plus responsable possible », a-t-il encore commenté. Le ministère chinois des Affaires étrangères est pour sa part resté vague, promettant un « dialogue approfondi » sur « les questions essentielles concernant la paix et le développement dans le monde ».

Si les problèmes de fond ne sont pas réglés, en particulier en ce qui concerne Taïwan, le ton s'est un peu radouci depuis l'été et les contacts diplomatiques ont repris, en particulier pour préparer le face-à-face de jeudi.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.