Paris 2024 : à Saint-Denis, Pannier-Runacher défend la géothermie à la française

A 217 jours de l'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, la très attendue centrale géothermique de Saint-Denis Pleyel vient d'être inaugurée par la ministre de la Transition énergétique. Agnès Pannier-Runacher l'a érigée en démonstrateur.
Agnès Pannier-Runacher, est ministre de la Transition énergétique depuis mai 2022.
Agnès Pannier-Runacher, est ministre de la Transition énergétique depuis mai 2022. (Crédits : POOL)

Le 1er mars 2024, la Solideo, l'établissement public chargé de la livraison des infrastructures olympiques et paralympiques, remettra les clés du Village des athlètes au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques, présidé par Tony Estanguet. Ce parc immobilier de 600.000 mètres carrés devra accueillir les 14.000 athlètes et leurs équipes pendant la compétition, avant d'être transformé en logements et bureaux pour près de 12.000 personnes.

L'un des défis majeurs sera d'alimenter ces bâtiments avec une énergie bas carbone. La réponse trouvée a été la construction d'une centrale de géothermie de surface, c'est-à-dire jusqu'à 200 mètres de profondeur. Coût du projet : 29 millions d'euros, financé par des acteurs publics comme privés.

Située dans le quartier de Saint-Denis Pleyel, son inauguration s'est tenue le 22 décembre en présence d'acteurs locaux tels que Mathieu Hanotin, maire (PS) de Saint-Denis et président de Plaine commune, Laurent Monnet, son adjoint chargé de la transition écologique, mais aussi de Nicolas Ferrand, président de la Solideo. La cérémonie s'est clôturée par la présentation du deuxième volet du plan géothermie, présenté par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

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De l'énergie pour les JO et après

Un peu plus d'un an après le début des travaux, c'est un réseau de dix kilomètres comportant trois puits de production et huit de réinjection qui serviront à produire du chauffage comme du froid. Alimentée à 68 % par des énergies renouvelables, la centrale rejettera 5.000 tonnes de CO2 en moins par an, a estimé Mathieu Hanotin lors de l'inauguration.

« Nous n'avons jamais fixé Paris 2024 comme échéance. L'objectif était de créer une ville équilibrée qui tire son héritage des Jeux olympiques et paralympiques », a déclaré le maire de Saint-Denis.

La centrale pourra notamment générer du froid collectif, qui coûte trois fois plus chère à produire que la chaleur. Un enjeu essentiel lors de la période estivale dont se réjouit le président de la Solideo.

« Il faut que ce village soit adapté à l'été standard de 2050. Les quelque 3.000 logements devront être refroidis à 28 degrés en été », a expliqué Nicolas Ferrand.

Centrale Géothermique

Au-delà de la production énergétique, la centrale aura pour rôle de protéger les habitants contre les fluctuations des prix de l'énergie, a assuré Laurent Monnet, président du Syndicat mixte des réseaux d'énergie calorifique (SMIREC), chargé des travaux.

Ce projet figure parmi les 236 chantiers pour la production de froid renouvelable portés par la région.

« Au total, nous avons investi 130 millions d'euros dans ce domaine. L'Île-de-France représente 87 % de la production du froid en France », s'est félicité le vice-président (écologiste) de la région Île-de-France chargé de la transition écologique, Yann Werhling.

La géothermie plébiscitée par le gouvernement

L'événement était aussi l'occasion idéale pour que la ministre de la Transition énergétique annonce la suite de son plan géothermie.

« Pour que la transition énergétique soit efficace, il faut construire des projets de territoire comme celui-ci », a martelé Agnès Pannier-Runacher.

L'objectif, assigné par le président Macron, est d'atteindre d'ici à 2027 le million de pompes à chaleur sur l'ensemble de l'Hexagone. Elle envisage de multiplier par quatre les centrales à biogaz et géothermiques ainsi que par huit les installations solaires thermiques. Pour 2024, les fonds alloués à la chaleur par l'Agence de la transition écologique (Ademe), qui finance les collectivités, les entreprises et les particuliers, seront de 820 millions d'euros, soit trois plus que les quatre dernières années.

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Le gouvernement souhaite appliquer ces solutions afin de tourner le dos aux énergies fossiles, qui représentent 60 % de nos consommations actuelles, tout en relançant l'industrie tricolore. La centrale de Saint-Denis Pleyel, par exemple, a été construite avec des « équipements quasi-intégralement français », a assuré Agnès Pannier-Runacher.

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