Le marché monétaire attend une nouvelle hausse des taux

Les taux du marché monétaire de la zone euro sont désormais nettement supérieurs au taux directeur de la BCE.
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La probabilité d'une deuxième hausse des taux de la Banque centrale européenne, peut-être dès le mois de juin, après le premier tour de vis du cycle en cours opéré le 7 avril, s'est encore renforcée mardi. Après l'annonce d'une nouvelle dérive de l'indice des prix à la consommation harmonisé de la zone euro, dont l'estimation préliminaire pour avril est ressortie en hausse de 2,8 % en glissement annuel, l'indice des prix à la production a poursuivi son escalade. Il a bondi de 0,7 % en mars, soit une hausse de 6,7 % sur un an glissant, après 6,6 % en février.

Les clignotants de la BCE sont au rouge, ce qui ne pourra la laisser de marbre au-delà de mai, où le statu quo est unanimement attendu par le consensus des économistes, à l'issue de son conseil de ce jeudi. Son taux directeur pourrait alors être majoré d'un nouveau quart de point le mois suivant, à 1,5 %. Sur le marché monétaire en tout cas, les anticipations se traduisent jour après jour dans les chiffres. L'Eonia, le taux au jour le jour de la zone euro, qui était longtemps resté aligné sur le taux plancher de la BCE, le taux des dépôts, auquel il collait lorsqu'il stationnait au plancher historique de 0,25 %, s'en est désolidarisé depuis son relèvement à 0,50 % le 7 avril. Il incorpore désormais un nouveau durcissement des conditions de crédit. Non seulement sa remontée - au-dessus de 1,40 % de façon quasi ininterrompue depuis le début de la semaine pascale - est un signe de normalisation des conditions de marché dans la zone euro, mais en outre, il a repris son rôle de baromètre des anticipations.

Les risques du « carry trade »

Même constat pour l'Euribor trois mois, le taux interbancaire de référence, qui a renoué avec ses plus hauts niveaux depuis deux ans, refranchissant mardi pour la première fois depuis cette époque le seuil de 1,40 %. C'est au travers de ce taux que s'étaient le mieux exprimés les blocages inédits du marché monétaire après le déclenchement de la crise des subprimes et plus encore après la faillite de la banque Lehman Brothers qui avait attisé la méfiance des banques les unes vis-à-vis des autres, entraînant une véritable asphyxie des prêts interbancaires. En revanche, l'euro n'a pas profité de la perspective d'une nouvelle hausse de sa rémunération. Il a oscillé mardi autour de 1,48 dollar, ne réitérant pas la performance de la veille qui lui avait permis de faire une incursion juste au-dessus de 1,49, au plus haut depuis décembre 2009. Les vendeurs de billets verts commenceraient-ils à prendre conscience des risques associés à la pratique du « carry trade » dont le dollar, qui ne rapporte rien, est le principal vecteur alors que s'approche l'échéance de la fin du « QE2 »?

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