La zone euro dans tous ses états avant la décision de la BCE

La BCE doit relever ce jeudi son taux directeur. Pendant ce temps, les pays fragiles de la zone euro ne cessent d'envoyer des signes inquiétants. Le Portugal pourrait être dans l'obligation de demander une aide internationale. Les ministres des Finances européens se réunissent vendredi et samedi pour prendre des mesures.
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L'arme des taux va-t-elle avoir raison de l'hydre inflationniste ? L'euro va-t-il sortir par le haut alors que se multiplient les sources d'inquiétudes autour des pays fragiles de la zone ? Les experts ne manquent pas de sujets d'interrogation depuis plusieurs jours. Et ce, alors que s'entrecroisent inextricablement plusieurs facteurs susceptibles de brouiller les pistes de ces fameux spécialistes. Consciente d'une irrésistible hausse des prix, la BCE est effectivement sur le point de relever, pour la première fois depuis juillet 2008, d'un quart de point son taux directeur. Face à l'envolée des prix du baril de pétrole mais aussi de toutes les matières premières, dans un contexte géopolitique on ne peut plus perturbé, Jean-Claude Trichet, à la tête de la BCE, a prévenu les marchés : le moment est venu de prendre ses responsabilités. Rôle qu'il endosse d'autant plus volontiers qu'il n'a jamais été adepte du « lâcher prise ».

Un geste qui restera assurément dans les mémoires des financiers puisque c'est la première fois depuis plusieurs lustres que la BCE s'inscrit en leader d'un mouvement de resserrement monétaire par rapport à ses homologues mondiaux. Aux États-Unis, les dernières minutes de la réunion de la Fed ne militent certes pas pour un geste de la banque centrale. La reprise de l'économie semble donner quelques signes de faiblesse dont les cambistes se sont immédiatement emparés pour se ruer sur la devise européenne au détriment du billet vert. Résultat : l'euro a dépassé la barre de 1,43 mercredi matin.

Et pourtant. Les pays fragiles de la zone euro ne cessent d'accaparer l'attention, chaque jour apportant son lot de mauvaises nouvelles. Les agences de notation n'en finissent plus de dégrader la note de l'Irlande, de la Grèce ou du Portugal. Ce dernier pâtit actuellement d'une double peine : un déficit budgétaire abyssal assorti d'une crise politique. Les gouvernements comme les grands argentiers tentent par tous les moyens d'éteindre l'incendie. Si l'on en juge par le succès de l'émission obligataire lancée mercredi par le Portugal, les investisseurs ne sont pas aux abonnés absents mais à quel prix, compte tenu de l'état de santé du pays, les taux proposés n'ont jamais été aussi hauts. On est loin d'un cercle vertueux.

Inquiets, les ministres des Finances européens ont prévu de se réunir jeudi et vendredi à Budapest. Au menu : les mesures à prendre pour tenter d'endiguer cette spirale aux conséquences bien lourdes pour la reprise mondiale.

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