Pionnière du G7, la BCE a procédé aujourd'hui à sa première hausse des taux depuis le mois de juillet 2008. Figé depuis mai 2009 à 1% dans un contexte de crise financière après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, le taux de refinancement a en effet été relevé d'un quart de point à 1,25%. Le taux de facilité de dépôts est à présent de 0,5% et le taux de prêt marginal de 2%.
Les marchés s'y étaient préparés, Jean-Claude Trichet, son président, ayant appuyé sa "forte vigilance" à l'issue de la précédente réunion de la BCE, le 3 mars dernier. Car l'inflation a franchi depuis le mois de décembre maintenant le cap fatidique des 2%. En mars, elle a même été relevée à 2,6%.
Depuis début mars, l'euro a donc eu tout le loisir de se renforcer, jusqu'à franchir le cap de 1,43 dollar hier pour tutoyer 1,4350. La monnaie unique évoluait encore autour de 1,3870 dollar le 2 mars. De fait, plus que le mouvement de hausse du taux de refinancement, c'est la tonalité du discours de Jean-Claude Trichet qui est attendu aujourd'hui. Celui-ci tiendra son habituelle conférence de presse à 14h30.
Le moindre ajout, la plus petite suppression de mots dans le discours introductif ne manqueront pas d'être analysés. En particulier, s'agissant de la forte vigilance de l'institution ou du caractère "très accommodant" de la politique monétaire de la zone euro. De l'aveu même du banquier central le mois dernier, cette hausse des taux ne devait être le point de départ d'une série de tours de vis monétaires. Les intervenants sur les marchés financiers auront donc à cœur de surveiller les commentaires ou allusions sur ce point pour imaginer la suite.
Jusqu'à ce matin, ils avaient intégré l'idée de trois hausses des taux cette année et d'un resserrement comparable l'an prochain. De quoi mener le taux de refinancement à 2,5% en fin d'année prochaine.
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