Inde : bilan et perspectives

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Les marchés boursiers ont globalement reculé durant le dernier trimestre, alors que l'aversion au risque augmentait. Nous estimons que les actions s'inscrivent dans un marché baissier depuis trois ans maintenant. Les banques centrales et les gouvernements ont fait de leur mieux pour traiter le problème en ayant recours à la planche à billets. Et il y a de bonnes raisons de penser qu'ils vont continuer d'injecter des liquidités dans le système financier dans les mois à avenir. Si cette stratégie a échoué au Japon sur les deux dernières décennies, cela semble pourtant la solution la plus acceptable politiquement. L'instabilité en Europe doit trouver une solution, quelqu'un devant payer la facture, même si il est de plus en plus probable que ce ne soit pas la Grèce.

Les actions indiennes ont fait les frais du recul de l'appétit pour le risque au niveau mondial. Outre la baisse des marchés actions, la roupie s'est affaiblie face au dollar. Une poursuite du recul de la roupie va probablement peser sur les entreprises indiennes, qui doivent rembourser une dette financée par l'étranger, et sur le déficit courant extérieur. Les réserves de changes indiennes en dollars n'ont pas augmenté depuis trois ans, ce qui laisse penser que le pays vit actuellement au-dessus de ses moyens.

L'inflation en Inde continue de se situer aux environs de 10%, ce qui est très déstabilisant pour les décideurs politiques. Si les taux d'intérêt ont été substantiellement relevés, le gouvernement ne parvient pas à imposer ses réformes politiques pour rester fidèle à ses engagements. Cette paralysie politique provient largement des scandales auquel le gouvernement a du faire face. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les mouvements de protestations contre la corruption croissante interviennent dans des périodes de forte inflation et de croissance ralentie.

Les relations de l'Inde avec la Chine - notamment la question des frontières communes avec son plus grand voisin - constituent un risque à long terme. Les ressources en eau sont une source de tension croissante, la consommation des deux pays augmentant, alors que l'approvisionnement doit faire face à des difficultés croissantes. Si les relations avec le Pakistan demeurent elles aussi fragiles, nous estimons que les relations avec la Chine peuvent poser davantage de problèmes à long terme.

Nous conservons en portefeuille des sociétés dont les cash-flows et les profits disposent d'une bonne visibilité sur le moyen et long terme. Mais à cause du manque de transparence dans la gouvernance de l'État, nous sommes plus réservés sur les secteurs qui sont particulièrement sous la coupe du gouvernement. C'est par exemple le cas pour des sociétés que nous avons en portefeuille comme Bharti, Idea Cellular et Tata Power. Tata Power a d'ailleurs récemment pâti de nouvelles réglementations imposées inopinément en Indonésie. Cependant, nous restons confiant dans la qualité des managements de ces sociétés et dans leur capacité à créer de la valeur sur le long terme.


 

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