Dans une scène touchante du film Ferrari, Patrick Dempsey, en débardeur, écrit une lettre à sa femme la veille du départ des Mille Miglia, et couche sur papier ses sentiments en cas de sortie de route, souvent fatale à l'époque... « La course est notre passion mortelle », dit Adam Driver, ultra-crédible en Enzo Ferrari majestueux et manipulateur. Ce film de Michael Mann, diffusé à partir du 8 mars sur Prime Video, se concentre sur trois mois de l'année 1957 à un tournant de l'histoire de la Scuderia, lorsque les pilotes jouaient leur vie à chaque Grand Prix. Le danger serait-il le sel de la compétition automobile et le ressort des meilleurs films de voitures ? C'est ce que peut laisser croire Race for Glory - Audi vs. Lancia, consacré au rallye, avec des scènes époustouflantes où les spectateurs jouent à la corrida devant des bolides lancés à toute berzingue.

Lire aussiVoiture électrique : psychopathologie de l'automobiliste électro happy dans la pub d'aujourd'hui

« À cette époque, le rallye était une compétition très populaire et le public venait pour sentir le danger », rappelle l'acteur Riccardo Scamarcio, dans le rôle de Cesare Fiorio, le team manager de Lancia. Mais cela ne suffit pas ; depuis le succès du film Le Mans 66 (2019) avec Matt Damon et Christian Bale, il est établi que ce sont les histoires d'hommes qui font les beaux films de voitures davantage que le simple défilé de bolides, aussi vrombissants soient-ils.

L'audience de la F1 a doublé

Netflix l'a bien compris avec sa série à succès Formula 1 - Pilotes de leur destin, qui scénarise minutieusement les images du championnat de l'année écoulée, au point de captiver le public américain avec cette discipline plutôt européenne. La 6e saison, qui raconte le championnat 2023, est diffusée depuis le 23 février, pile au moment des essais libres de Bahreïn et du lancement du championnat 2024 sur Canal+. Il faut rappeler que la chaîne cryptée est parvenue à bouleverser la manière de montrer la discipline justement grâce à son approche didactique et sa multitude d'experts très pédagogues. Depuis trois ans, Canal+ réunit plus d'un million de téléspectateurs devant la F1. La chaîne a doublé ses audiences depuis son arrivée sur ce créneau en 2013.

Plus que jamais les pilotes font l'objet de toutes les attentions sur la chaîne payante, que ce soit avec un documentaire consacré à Alain Prost, un dispositif spécial autour du Monégasque Charles Leclerc pour son Grand Prix à domicile, ou encore une web-série sur les Français Esteban Ocon et Pierre Gasly, les pilotes Alpine. Même Disney+ suit le mouvement en demandant à Keanu « Matrix » Reeves de raconter l'histoire de l'écurie Brawn Grand Prix, où comment une petite équipe soudée menée par l'ingénieux Ross Brawn réussit à décrocher la couronne mondiale en 2009. Le sujet devient tellement porteur que Brad Pitt prépare son propre film sur la F1 intitulé provisoirement Apex, inspiré de la carrière de Lewis Hamilton, celui-là même qui vient d'annoncer dans un dernier coup de théâtre qu'il finirait sa carrière dans l'écurie la plus titrée de la formule 1 : Ferrari.