📹 Quoi qu'il advienne, Un p'tit truc en plus sera un énorme triomphe. Mercredi, quand tombent les chiffres du box-office, le site Puremédias vole au secours de la victoire : « [Le film] d'Artus fait (encore) s'affoler les compteurs, les 10 millions d'entrées désormais dans le viseur. »
🏅 La comédie est non seulement le plus grand succès de l'année en France, mais aussi depuis la crise sanitaire ; elle vient même d'entrer dans le top 10 mondial. Puremédias relève les compteurs : « Le film sur le handicap, salué par tous, cumule désormais 5 800 647 entrées. »
👎 Salué par tous ? Euh, pas tous. Pas Télérama. Toujours instructif de ressortir les critiques du jour de la sortie, quand personne n'avait vu venir le phénomène. Le 2 mai donc, Télérama s'était pincé le nez, en mode éternuement : « Artus passe derrière la caméra avec ce premier long-métrage à l'argument discutable : un père et son fils braquent une banque, puis échappent à la police en embarquant dans un car qui emmène un groupe de handicapés mentaux en vacances. Comme on pouvait le craindre, la frontière entre burlesque et inconséquence y est fragile. Pendant une trop grande partie du récit, le personnage joué par Artus imite une personne trisomique avec des mimiques obscènes et franchement embarrassantes. Et, malgré une formidable troupe de comédiens amateurs, le film n'échappe pas à une lourdeur didactique et naïve. »
😢 Argument discutable, comme on pouvait le craindre, lourdeur didactique et naïve, effectivement, c'est franchement embarrassant...
🙌 On se rappelle cette fameuse saillie attribuée à Cocteau au sujet d'une pièce de théâtre qu'il trouvait lamentable. « Oui, mais que le public avait aimée. - Il est bien le seul. » Imparable.
✍️ C'est hélas un classique. Dans son roman La Prophétie des abeilles, Bernard Werber note que les grands auteurs ont rarement été encensés par la critique de leur temps. Ni Edgar Allan Poe, ni Melville, ni Kafka, ni Emily Brontë, ni Boris Vian. Pas plus que Werber, d'ailleurs. Du poète-musicien Léo Ferré : « Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartók. Rutebeuf avait faim. Villon volait pour manger. » Manière de se consoler d'un mauvais papier ?
🖼️ Tout l'été, le musée d'Orsay propose l'exposition « Paris 1874 - Inventer l'impressionnisme ». Un événement. Il y a même une bande-annonce sur BFM, avec un étrange argument : « Lors de la toute première exposition impressionniste, inaugurée le 15 avril 1874, seules quatre œuvres ont été vendues, sur les 200 présentées. » Sous-entendu : l'establishment n'en voulait pas, c'est bien la preuve qu'ils avaient du talent !
🗳️ Il y a pire que l'artiste qui se fait descendre, il y a les candidats qui se sabordent tous seuls.
🇪🇺 C'était mardi, en seconde partie de soirée sur France 2, le grand débat des européennes, mais avec les « petits candidats ». Les ténors (Bardella, Hayer, Glucksmann, Aubry, Bellamy, Toussaint, Maréchal, Deffontaines) avaient les honneurs du prime time. Plus tard seulement, de 22 h 30 à minuit, étaient conviés ceux qui dépassaient rarement 1 % dans les sondages. Des « seconds couteaux » ? En tout cas très tranchants.
🪚 Jean Lassalle scie la branche sur laquelle il est assis : « Je pense que c'est la dernière fois qu'on vote pour les élections européennes [...]. L'Europe va s'effondrer d'elle-même [...] compte tenu du fait que tout le monde s'en fout. » Pourquoi tu te présentes, alors ?
🎤 Le lendemain matin, excellent récit de la nuit dans le 8 Heures de France Inter. Ça se passe en coulisses : « La ligue 2 se fait équiper en micros par les techniciens. » Ligue 2 ? Le vocable est celui de la journaliste Laurence Peuron. Elle interroge Nathalie Arthaud avant son entrée en piste : Vous le voyez comment ce débat ? Réponse directe : « Chiant. » Si même les participants n'y croient pas...
🥱 Pierre Larrouturou regrette l'heure tardive, et se console comme il peut : « Il y aura au moins 50 personnes qui vont regarder notre débat, au moins les techniciens. Merci d'être là, les gars ! » Réplique d'un technicien, blasé : « Oui, enfin, ceci dit, on regarde pas, hein... » Si personne ne regarde, pourquoi aller au charbon ? Pourquoi ne pas se faire remplacer par son clone ?
👨🏫 Ça nous pend au nez. Jeudi, ce gros titre dans Le Figaro : « Des doubles IA de cadres pourraient envahir les visioconférences ». De quoi s'agit-il ? Des start-up travaillent à créer des avatars d'importants dirigeants d'entreprise. À leur demande. Dans quel but ? Pour assister à leur place aux fastidieuses réunions en ligne. Ces clones générés par l'intelligence artificielle seront capables d'assurer une visioconférence, de lire un PowerPoint ou de présenter un projet devant des investisseurs.
👯♀️ Ce n'est pas de la science-fiction : « De plus en plus d'entreprises spécialisées dans l'IA générative proposent aujourd'hui de créer une représentation numérique quasi parfaite de nos personnes, du visage à la façon de parler ou d'écrire. »
⛱️ Les big boss de la Silicon Valley sont les premiers à y croire. Et à investir. Des centaines de millions de dollars. Le PDG de Zoom, l'appli numéro un de visioconférence, a révélé travailler sur le sujet, dans le média américain The Verge : « Nous passons tous trop de temps à téléphoner, à supprimer des spams et à répondre à des SMS, et à participer à des réunions. » D'où l'idée d'un clone, toujours dispo : « Je pourrai envoyer une version numérique de moi-même à une réunion pendant que j'irai à la plage. »
🧬 Autre avantage du clone numérique : il ne perd jamais ses moyens ni sa patience. Et il n'est jamais fatigué. Un p'tit truc en plus, donc.
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