À peine Pierre Arditi apparaît-il, assis, sur le plateau du Théâtre Édouard VII qu'éclate un tonnerre d'applaudissements. Le public offre son amitié, son admiration à l'artiste, frappé, quelques semaines auparavant, par un ennui de santé qui a conduit à l'annulation de plusieurs représentations de Lapin. Les réservations étaient déjà au plus haut. Le théâtre est plein. L'homme écoute de la musique, assez fort. On sonne à la porte. Il met un peu de temps à réagir. Il va ouvrir. Voici Muriel Robin, et pour elle aussi la salle explose ! C'est la première fois que la comédienne, blonde, dorée, chemisier blanc et pantalon sable, et Pierre Arditi, pull et pantalon noirs, cheveux blancs, partagent un plateau de théâtre.
Elle est énergique et solaire, il est sombre et un peu las. Tous les lundis, jour de relâche pour les acteurs de théâtre, Muriel vient dîner chez Pierre. Car, ici, pas de « personnages », mais les acteurs eux-mêmes. Il faut avoir le goût du jeu pour accepter la situation un peu fantastique imaginée par Samuel Benchetrit. Tout à coup, Muriel découvre le public. Ils sont dans une salle ! Les spectateurs attendent du théâtre. Chacun joue le jeu. On retrouve les humeurs blagueuses et tendres de Samuel Benchetrit, sa manière de jongler avec le fantastique, le dépassement de la plate réalité. Il faut se laisser embarquer. Ici, on prétend simplement partager un divertissement. Des sourires, des rires, un éventail d'émotions. Et le lapin ? Devinez !
Le Lapin, au Théâtre Édouard VII du mercredi au samedi à 20 heures, en matinée le samedi à 16 h 30 et le dimanche à 15 heures. Tél. : 01 47 42 59 92.
theatreedouard7.com Texte publié par L'Avant-Scène Théâtre, distribution Les Belles Lettres (14 euros).
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