Clotilde Delbos a postulé pour devenir la patronne de Renault

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Clotilde delbos a postule pour devenir la patronne de renault[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Clotilde Delbos fait partie des candidats ayant postulé en interne pour le poste à haut risque de directeur général de Renault, qu'elle occupe actuellement par intérim, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier.

Selon une des sources, rien ne dit toutefois qu'elle intégrera la première "shortlist" de postulants qui devrait être prochainement transmise au comité de la gouvernance et des rémunérations du conseil d'administration de Renault. Cette pré-sélection, qui n'était pas encore finalisée vendredi soir, devrait se limiter à environ trois noms.

Interrogée sur sa candidature mercredi soir en marge d'un événement à l'OCDE, Clotilde Delbos, également directrice financière de Renault, a refusé de faire un commentaire.

Renault a aussi refusé vendredi de s'exprimer sur le sujet.

Le groupe au losange aimerait se choisir d'ici Noël un directeur général ou une directrice générale à titre permanent afin de succéder à Thierry Bolloré, limogé mi-octobre pour donner un nouveau souffle à Renault et à son alliance avec Nissan, d'autant plus que Fiat Chrysler Automobiles, dont Renault a également tenté de se rapprocher en juin, s'est désormais tourné vers PSA.

Le président Jean-Dominique Senard veut tourner pour de bon la page Carlos Ghosn, l'architecte de Renault-Nissan mais dont la disgrâce a considérablement fragilisé l'édifice.

Le nouveau patron opérationnel de Renault aura la lourde tâche de présenter début 2020 un plan stratégique à moyen terme amendé, les objectifs du plan précédent ayant été compromis par une dégradation des ventes, des marges et de la génération de cash courant 2019.

Selon une source proche du processus de recrutement, la recherche d'un candidat en interne s'est annoncée dès le début difficile, le PDG déchu n'ayant pas réellement préparé sa succession.

LES NOMS DE LEROY, KOLLER ET DE MEO ÉVOQUÉS

L'Etat français, principal actionnaire de Renault avec 15% du capital, n'est d'ailleurs pas hostile à l'arrivée d'un patron étranger. La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, Agnès Pannier-Runachier, a souligné le mois dernier que le futur directeur général de Renault ne serait pas forcément français.

En externe, selon deux autres sources, le nom de Didier Leroy, numéro deux de Toyota, a été cité dans le processus de recrutement.

Mais il a répondu ne pas s'intéresser à ces rumeurs. "Je suis 100% concentré sur mon job chez Toyota et j'ai une grande relation de confiance avec Akio Toyoda", a-t-il dit dans un message transmis à Reuters par le groupe automobile japonais.

Selon une des sources, deux patrons étrangers cochent aussi la plupart des cases, notamment celle d'être francophones: le directeur général de l'équipementier Faurecia, le Franco-Allemand Patrick Koller, ou l'Italien Luca de Meo, ancien de Renault et actuel patron de la marque Seat (groupe Volkswagen).

Faurecia n'a pas souhaité faire de commentaire. Seat a déclaré de son côté que "Luca de Meo est entièrement dévoué à Seat, comme il l'a déjà indiqué à plusieurs occasions depuis 2015."

En brossant le portrait du candidat idéal pour prendre les rênes opérationnelles de Renault, Jean-Dominique Senard avait souligné qu'il devrait être particulièrement apte à faciliter la collaboration transversale entre le constructeur français et ses partenaires industriels, Nissan en tête.

Patrick Koller pilote actuellement la transformation de Faurecia en lui ajoutant une quatrième branche d'activité pour renforcer le groupe dans le cockpit du futur, tandis que Luca de Meo se targue d'avoir "brisé les silos" dans son entreprise.

(Edité par Jean-Philippe Lefief)