Villeroy (BCE) : "Pas de doute" sur le futur outil anti-fragmentation

reuters.com  |   |  354  mots
Villeroy (bce) dit n'avoir aucun doute sur le futur instrument anti-fragmentation[reuters.com]
(Crédits : Toru Hanai)

PARIS (Reuters) - François Villeroy de Galhau, l'un des membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a déclaré jeudi n'avoir aucun doute quant au prochain lancement par la BCE d'un nouvel instrument pour prévenir un creusement excessif des écarts de rendements entre les dettes des pays de la zone euro, un projet critiqué entre autres en Allemagne.

Le président de la Bundesbank, la banque centrale nationale allemande, Joachim Nagel, a émis des réserves lundi sur ce projet qui reviendrait à venir en aide aux pays les plus endettés du bloc monétaire, après s'y être opposé lors d'une réunion d'urgence le Conseil le mois dernier.

"Je n'ai pas de doute que nous mettrons en place un instrument de protection efficace contre la fragmentation injustifiée", a dit le gouverneur de la Banque de France aux Echos, ajoutant que ce mécanisme serait finalisé "aussi vite que possible".

"Il ne s'agit pas du souci politique d'aider tel ou tel Etat. Pour que la politique monétaire soit efficace, il faut qu'elle soit transmise à l'ensemble des acteurs économiques de la zone euro. Et nous avons des solutions sur lesquelles nous sommes en train de travailler", a-t-il expliqué.

Lors de la réunion d'urgence du 15 juin, le Conseil des gouverneurs s'est engagé à ce que la BCE achète davantage d'obligations d'Etat émises par les pays les plus endettés, comme l'Italie, afin de prévenir une envolée de leurs coûts de financement et un creusement des "spreads", les écarts de rendements, dans le contexte de la remontée à venir des taux d'intérêt.

Pour François Villeroy de Galhau, "il est probable que la seule existence de cet instrument permettant d'intervenir de façon rapide et au besoin massive, suffise, sans qu'il soit besoin de l'activer".

Mais s'il devait être utilisé, les obligations achetées dans ce cadre pourraient être revendues avant d'arriver à échéance, une fois la crise passée, et les liquidités créées par ces achats pourraient être "stérilisées", a-t-il ajouté.

(Reportage Leigh Thomas et Marc Angrand)