Le parquet demande un procès contre Guéant et Buisson

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(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Le parquet national financier (PNF) a requis le renvoi en correctionnelle de plusieurs ex-collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Patrick Buisson, dans l'affaire des sondages de l'Elysée, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Au total, six personnes sont visées par ce réquisitoire signé le 6 novembre.

Parmi elles, figurent Emmanuelle Mignon, ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, le politologue Pierre Giacometti, Claude Guéant, qui fut l'homme de confiance de l'ex-chef de l'Etat et secrétaire général de l'Elysée au début de sa présidence, et le conseiller de l'ombre Patrick Buisson.

Le parquet demande le renvoi de Claude Guéant pour détournement de fonds publics par négligence et complicité de favoritisme, d'Emmanuelle Mignon pour détournement de fonds publics par négligence et favoritisme, de Patrick Buisson pour les mêmes chefs ainsi que pour abus de bien social.

Les juges ont désormais trois mois pour prendre une décision.

Nicolas Sarkozy ne risque rien dans ce dossier mais il reste sous la menace de procès dans d'autres affaires, en premier lieu celle du financement de campagne présidentielle de 2012, dite "affaire Bygmalion", et celle des écoutes, dans laquelle il est soupçonné d'avoir cherché à obtenir indûment des informations confidentielles sur une enquête alors en cours.

Les investigations sur le financement libyen présumé de sa campagne de 2007 lui valent également une mise en examen.

L'affaire des sondages, initialement lancée en 2009 par un rapport de la Cour des comptes sur la gestion du budget de la présidence, a pris un tour judiciaire l'année suivante après une plainte de l'association Anticor.

Le plaignant estimait qu'une bonne partie des sondages commandés sans appel d'offres par la société de Patrick Buisson Publifact, entre 2007 et 2009, n'avaient pas d'intérêt public lié à la fonction présidentielle.

Sur la période 2010-2012, Anticor jugeait que certains sondages réalisés, après appels d'offres, ne relevaient pas non plus de la fonction présidentielle.

Etaient également visés par leur plainte des contrats de prestations en communication passés entre 2007 et 2012 entre l'Elysée et les sociétés de Pierre Giacometti et de Patrick Buisson, soupçonnés d'avoir bénéficié de favoritisme.

(Simon Carraud)