L'espace aérien allemand interdit à une compagnie iranienne

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Berlin interdit une compagnie aerienne iranienne soupconnee d'espionnage[reuters.com]
(Crédits : Wolfgang Rattay)

BERLIN (Reuters) - Les autorités allemandes ont cédé aux pressions américaines et interdit de l'espace aérien allemand une compagnie iranienne accusée d'acheminer des armes et des conseillers en Syrie pour soutenir le régime du président Bachar al Assad.

L'Allemagne a révoqué les droits d'atterrissage à Mahan Air parce que cette compagnie transportait du matériel et du personnel militaires vers des zones de guerre au Proche-Orient, principalement en Syrie, a déclaré le ministère allemand des Affaires étrangères. L'interdiction entre aussitôt en vigueur.

De son côté, le porte-parole du gouvernement allemand a assuré lundi que "La décision allemande s'appuie sur des considérations touchant à notre sécurité. On ne peut exclure que cette compagnie aérienne ait pu aussi acheminer en Allemagne des cargaisons menaçant notre sécurité. Cela se fonde sur la connaissance d'activités terroristes passées menées par l'Iran en Europe".

Cette mesure n'équivaut pas à une instauration de sanctions générales contre l'Iran, déclarait-on un peu plus tôt de source gouvernementale à Berlin.

L'Etat allemand soupçonne la compagnie d'être utilisée à des fins militaires par le corps des Gardiens de la Révolution ainsi que pour des activités terroristes.

Le retrait de la licence à Mahan fait suite à une campagne concernée des Etats-Unis contre cette compagnie, qu'ils ont inscrite dès 2011 sur une liste d'entités soumises à des sanctions.

En septembre dernier, l'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, Richard Grenell, avait fait part sur Twitter de ses objections à la poursuite des activités de Mahan en Allemagne.

"Mahan Air achemine régulièrement des combattants et du matériel en Syrie pour soutenir le régime Assad", estimait l'ambassade dans un communiqué de presse.

"Pourquoi Mahan Air est-elle autorisée à poser ses avions à Munich et à Düsseldorf?", s'interrogeait l'ambassadeur sur Twitter. "Je me pose la question tous les jours".

(Andreas Rinke; Eric Faye pour le service français)