Deux administratrices externes ont précipité le départ du DG de Nissan

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Deux administratrices externes ont precipite le depart du dg de nissan[reuters.com]
(Crédits : Phil Noble)

par Naomi Tajitsu, Maki Shiraki et Laurence Frost

TOKYO/PARIS (Reuters) - Le sort d'Hiroto Saikawa, qui démissionnera de son poste de directeur général de Nissan le 16 septembre, a été scellé par les interventions de deux administratrices indépendantes qui ont convaincu le conseil de s'épargner une nouvelle crise après le scandale lié à Carlos Ghosn, a appris Reuters de deux sources.

Ces deux administratrices, Jenifer Rogers et Keiko Ihara, membres des comités de gouvernance créés à la suite de l'arrestation de l'ancien président Carlos Ghosn, ont plaidé en faveur du départ d'Hiroto Saikawa lors d'une réunion du conseil qui s'est tenue pendant plusieurs heures lundi au siège de Nissan, ont précisé les sources.

Jenifer Rogers, une avocate américaine, et Keiko Ihara, une pilote japonaise de course automobile, ont également oeuvré au remplacement à titre provisoire de Hiroto Saikawa par Yasuhiro Yamauchi, ont ajouté les sources.

Nissan a déclaré lundi qu'Hiroto Saikawa avait bénéficié de primes indues de 440.000 dollars (399.818 euros) et ce dernier a promis de rembourser cette somme.

La position prise par Jenifer Rogers et Keiko Ihara, les deux seules femmes du conseil d'administration de Nissan, est un exemple rare d'influence d'administrateurs extérieurs et qui plus est de femmes au sein d'un conseil d'administration d'une entreprise japonaise.

Nissan s'est abstenu de tout commentaire.

"Pour améliorer les relations de Nissan avec ses concessionnaires, fournisseurs et clients, Rogers a fait valoir que Saikawa devait partir", a déclaré l'une des sources.

L'administratrice américaine a été la première à défendre vigoureusement ce point de vue, avant d'emporter l'adhésion des autres membres, a dit une source de l'alliance.

Jean-Dominique Senard, le président de Renault, principal partenaire de Nissan, n'a pas réclamé le départ de Hiroto Saikawa mais a approuvé la proposition, selon cette source.

Chez Renault, on s'inquiétait que le départ de Saikawa n'interrompe les discussions en cours sur une refonte de l'alliance et ne créé davantage d'incertitudes, selon des sources au sein du groupe au losange.

(avec Linda Sieg à Tokyo; Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)