
À l'issue d'une réunion cruciale qui s'est tenue à Bercy ce mercredi 31 octobre en présence de syndicats, d'élus locaux et d'entreprises, le ministre de l'Économie Bruno le Maire a estimé que les conclusions de l'audit sur la reprise d'Ascoval représentait "une chance" pour l'entreprise. Le ministre souhaite se donner "jusqu'à début décembre" pour régler les sujets encore "sur la table", notamment la question du financement de l'opération de reprise.
Le président de la Région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, également présent, s'est félicité des conclusions de la réunion.
"L'État change de regard sur le dossier, change de position, tant mieux. Parce que sans l'État, on n'arrivera pas à sauver l'avenir de l'industrie de l'acier. Mais c'est pas encore gagné quand même", a-t-il dit.
Une nouvelle offre jugée "viable" par le cabinet Roland Berger
Le cabinet de conseil Roland Berger, mandaté par Bercy pour analyser l'offre de reprise déposée par Altifort, a jugé la proposition "solide" et "crédible". Selon une source proche du dossier, entre 150 et 200 millions d'euros seraient nécessaires pour que le projet du groupe franco-belge, qui prévoit d'investir notamment dans une tréfilerie pour produire de l'acier "spécialisé" et "haut de gamme", soit viable.
Altifort serait disposé à porter son investissement en fonds propres à "20 à 30 millions d'euros", contre 10 millions jusqu'à présent. De son côté, l'État mettrait jusqu'à un euro d'argent public par euro d'argent privé investi, afin de soutenir le projet.
Les collectivités locales, quant à elles, se sont dites prêtes à mettre la main à la poche pour 22 millions (12 millions des Hauts-de-France et 10 millions de Valenciennes Métropole).
"Maintenant, nous avons besoin d'un soutien des banques et là aussi, on compte sur un coup de main de l'État", a encore dit Xavier Bertrand.
Le Maire appelle les salariés à reprendre le travail
Mais "l'une des conditions pour que cette reprise puisse fonctionner, c'est que les salariés reprennent le plus vite le travail", a ajouté Bruno Le Maire. En effet, les sidérurgistes d'Ascoval ne travaillent plus depuis le 23 octobre et ont bloqué vendredi le site de production de Vallourec à Aulnoye-Aimeries (Nord) pour mettre la pression sur le groupe et le gouvernement.
La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg doit rendre sa décision le 7 novembre, en pleine visite d'Emmanuel Macron dans la région. Mais selon une source proche du dossier, il est possible que cette date soit repoussée.
(avec AFP)