Assurance chômage : l’Unédic poursuit son désendettement et prévoit un excédent de 4,4 milliards d’euros en 2023

L’organisme qui gère le régime d’assurance chômage a annoncé ce mardi 13 juin qu’il prévoit un excédent de 4,4 milliards d’euros en 2023. Les prévisions faites en février ont ainsi été revues à la hausse et semblent indiquer le maintien de « la trajectoire de désendettement » après la crise du Covid. L’Unédic se projette également sur l’évolution du marché du travail pour en analyser les conséquences.
Sur la route du désendettement, l'Unédic prévoit un excédent de plus de 4 milliards d'euros en 2023 (Photo d'illustration).
Sur la route du désendettement, l'Unédic prévoit un excédent de plus de 4 milliards d'euros en 2023 (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

4,4 milliards d'euros. C'est le montant de l'excédent prévu par l'Unédic pour fin 2023, soit 100 millions d'euros de plus qu'en 2022. La dette passerait de 60,7 milliards d'euros fin 2022 à 56,3 milliards fin 2023, 51 milliards fin 2024 pour atteindre 42,3 milliards fin 2025, soit une diminution de plus de 18 milliards d'euros en 3 ans.

Lire aussiAssurance chômage : le gouvernement revient sur la baisse de la durée d'indemnisation de 40% en cas de « plein-emploi »

Des chiffres qui rassurent sur ce qu'il pourrait advenir. Toujours selon l'Unédic, cette réduction permet de « créer les bonnes conditions pour faire face à d'éventuels chocs économiques ». D'autant que, grâce à ce désendettement, le coût de la dette de l'Unédic représente moins de 1% des recettes de l'Assurance chômage, et ce, malgré la hausse des taux.

Des prévisions favorables

Dans ses prévisions financières à l'horizon 2025, l'organisme a revu à la hausse (+3,8 milliards d'euros) son estimation par rapport aux prévisions de février. Le solde atteindrait +5 milliards d'euros en 2024 et +8,7 milliards d'euros l'année suivante. D'après l'Unédic, plusieurs facteurs expliquent ces projections.

D'abord, « la dynamique favorable des salaires contribuerait à une croissance marquée des contributions d'assurance chômage », explique l'association.

Ensuite, les dépenses resteraient inférieures aux recettes, notamment grâce aux récentes réformes de 2021 (changement de calcul du salaire journalier de référence, base de l'allocation chômage) et 2023 (baisse de 25% de la durée d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi ouvrant des droits). Il reste toutefois du chemin à parcourir. En effet, la dette resterait supérieure à son niveau d'avant Covid. L'écart s'explique par les mesures d'urgence liées à la crise sanitaire, avec la prise en charge de l'activité partielle notamment, qui ont coûté 18,4 milliards d'euros à l'Unédic.

Chômeurs indemnisés et création d'emplois

Du côté du nombre de chômeurs indemnisés en fin d'année, l'Unédic prévoit une stabilisation à 2,5 millions en 2023, puis un recul à 2,3 millions en 2025. Les causes de cette diminution ? Une amélioration du marché du travail et l'effet de la réforme de l'assurance chômage de 2023.

Quant aux créations nettes d'emplois affiliés à l'assurance chômage, l'Unédic prévoit qu'elles seront « modestes ». L'organisme anticipe 82.000 nouveaux emplois pour 2023, soit 3,5 fois moins qu'en 2022. Pour 2025, les prévisions annoncent la création de 28.000 de ces emplois.

"La reprise de l'activité économique attendue en 2025 s'accompagnerait d'une amélioration de la situation du marché du travail (+132.000 créations d'emplois en 2025)", déclare l'Unédic.

La gouvernance de l'assurance chômage sur la table

La publication des chiffres de l'Unédic intervient dans un contexte social marqué. Fin avril, Elisabeth Borne avait indiqué que les partenaires sociaux « ne souhaitent pas se saisir » du sujet de la gouvernance de l'assurance chômage. Celui-ci figurait pourtant dans les chantiers du ministère du Travail initialement.

« Ca fait partie des sujets qu'on doit clarifier, parce qu'il y a quelques mois, il y avait une forte demande des organisations syndicales et patronales. Les derniers échos qu'on peut en avoir, c'est qu'ils ne souhaitent pas se saisir de ce sujet » de la gouvernance, a déclaré la Première ministre.

« Si c'est le cas, il va falloir qu'ils nous le confirment », avait-elle ajouté. Et « auquel cas, il faudra aussi qu'on se préoccupe d'engager une négociation et qu'on ait le cadrage qui va bien sur les règles de l'assurance chômage », alors que les règles actuelles courent jusqu'à la fin de l'année. Cette négociation sur la gouvernance de l'Unédic, régime paritaire de l'indemnisation chômage, où l'Etat s'invite de plus en plus, figurait parmi les chantiers du ministère du Travail présentés en septembre 2022.

Lire aussiL'assurance chômage n'est pas une assurance-vie

Le gouvernement souhaitait que patronat et syndicats planchent sur une nouvelle gouvernance pour « mieux définir les rôles respectifs du gouvernement, du parlement et des partenaires sociaux ». L'idée initiale était que les partenaires sociaux adoptent cette nouvelle gouvernance avant de négocier, comme habituellement, un nouveau régime d'indemnisation qui sera en vigueur à partir de 2024. Selon la Première ministre, « il faudra qu'on organise dans l'agenda social le fait qu'il puisse y avoir cette négociation sur les règles de l'assurance chômage ».

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 13/06/2023 à 18:47
Signaler
C'est dommage que France Travail coûte si cher du coup.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.