Castex réaffirme la fermeture des commerces et rayons non essentiels, la polémique enfle

"C'est certainement pas le moment de revenir sur les mesures annoncées, c'est beaucoup trop tôt", a estimé le chef du gouvernement sur TF1. La classe politique se divise sur le sujet, tandis que les petits commerçants dénoncent une concurrence déloyale.
(Crédits : Reuters)

Les petits commerces resteront fermés et les grandes surfaces ouvertes devront bloquer l'accès aux rayons de produits non-essentiels dès mardi, a tranché dimanche le Premier ministre Jean Castex, lors d'un entretien au 20H de TF1 qui a rassemblé plus de 10 millions de téléspectateurs, meilleur score d'un week end depuis 2015.

"C'est certainement pas le moment de revenir sur les mesures annoncées, c'est beaucoup trop tôt", a estimé le chef du gouvernement qui a exhorté "toutes et tous, au-delà des commerçants, (à être) extrêmement vigilants" et à respecter ce confinement: "Il en va de la survie de l'économie, il en va de notre santé collective", a-t-il insisté.

"La vente des produits qui (...) sont d'ores et déjà interdits dans les commerces de proximité" seront également prohibés "dans les grandes surfaces" à partir de mardi, a ajouté le Premier ministre.

En reconnaissant qu'il s'agissait pour lui d'un "crève-cœur", Jean Castex a promis de "soutenir massivement (ces commerces) pour ne pas qu'ils mettent la clé sous la porte".

Lire aussi : Reconfinement : le MEDEF veut faire rouvrir les commerces de proximité

Les Français "râlent"

"Rendez-vous est déjà pris pour voir si la situation s'améliore, comment ils pourront progressivement sortir de cette situation, ça c'est la conciliation des impératifs économiques et des impératifs sanitaires", a-t-il ajouté. "Mais au jour où nous parlons, c'est clair, la priorité, c'est la protection de la santé de nos concitoyens".

Le Premier ministre a affirmé comprendre que les Français "râlent", ajoutant qu'un point serait fait "dans 15 jours et puis, surtout, à l'échéance du 1er décembre fixée comme la fin de ce confinement".

Les maires signent des arrêtes, Bruno Le Maire monte au créneau

Dans le même temps, le patron de l'Association des maires de France (AMF) a exigé lundi du ministre Bruno Le Maire qu'il "retire ses propos" sur les élus qui prennent des arrêtés d'ouverture des petits commerces en plein confinement, tandis que le PS a dénoncé l'"incohérence" du gouvernement sur ce sujet.

Le ministre de l'Economie a dénoncé dimanche "cette poignée de maires irresponsables qui prennent des arrêtés contraires aux décisions prises par l'Etat pour protéger la sécurité sanitaire des Français". Ces élus "pensent qu'ils soutiennent les commerçants. En réalité, ils menacent la santé des Français", avait-il affirmé.

"Je demande à M. Le Maire de retirer ces propos", a réagi lundi Philippe Laurent, maire (UDI) de Sceaux et secrétaire général de l'AMF, "extrêmement choqué". "Traiter ainsi les maires (...), qui sont auprès des populations, c'est une faute politique", a-t-il ajouté sur Sud Radio.

Il a salué la décision de fermeture des rayons dits non essentiels des grandes surfaces, qui "rétablit au moins une partie de l'équité" avec les petits commerces, en soulignant toutefois que la question du "commerce en ligne, qui va probablement prospérer", reste entière.

M. Laurent a à cet égard souligné les difficultés sur le plan juridique d'une "interdiction de la vente en ligne" pure et simple, qui empêcherait les petits commerçants de déployer le système de "click and collect", et a plaidé plutôt pour l'instauration d'une "taxation à la livraison".

Valérie Pécresse demande des dérogations

En Ile-de-France, la présidente de région (Libres!) Valérie Pécresse a demandé que "très vite, si le contexte sanitaire le permet, les préfets puissent prendre des dérogations pour des réouvertures de petits commerces".

"Je ne suis pas dans la désobéissance civile" mais il faut "entendre la colère et le désespoir de ces petits commerçants qui commençaient à peine à reprendre pied" après le premier confinement, a-t-elle plaidé.

A gauche, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a dénoncé sur France 2 "l'incohérence" de la décision du Premier ministre Jean Castex de laisser fermés les petits commerces mais de bloquer l'accès aux rayons de produits non-essentiels dans les grandes surfaces, au seul profit d'Amazon selon lui.

M. Faure s'est interrogé sur la définition des produits essentiels en prenant l'exemple des vêtements pour les enfants et des livres. Il a d'ailleurs réclamé la réouverture des librairies car le "livre est un bien essentiel, qui fait partie des oeuvres de l'esprit", surtout en cette période où on défend la liberté d'expression.

Il a aussi plaidé pour que le gouvernement laisse aux préfets la possibilité d'ouvrir des petits commerces, et a proposé d'instaurer "une taxe exceptionnelle sur les GAFA qui permette d'aller abonder un fonds de solidarité en faveur de ceux qui sont obligés de fermer aujourd'hui".

Commentaires 19
à écrit le 07/11/2020 à 13:26
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Fermer certains rayons des grandes surfaces n 'à aucun sens hier ma fille étant confiné chez elle a voulue acheter des bocaux pour faire des pâtés et bien impossible dite moi quel petit magasins vend des bocaux je crois aucun donc pas le droit de ...

à écrit le 04/11/2020 à 10:20
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Bien sûr que je vais commander tout ce que je ne peut plus acheter sur Amazon et j'ai déjà commencé!!!!

à écrit le 02/11/2020 à 18:03
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"Le meilleur moyen de sauver l'hôpital, c'est de ne pas tomber malade" Castex, oui, on s'en doutait un peu. Castex, meilleur humoriste de l'année.

à écrit le 02/11/2020 à 17:41
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Le Schpounz persiste dans l'arbitraire économique et l'irresponsabilité sanitaire . la fermeture des petits commerces de détail et le retrait des offres de produits "non essentiels" des GSA et GM va accélérer le recul de la consommation des ménages ...

à écrit le 02/11/2020 à 15:05
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avec cette somme de décisions imbéciles sur le covid, de leur plein gré, les politocards LaREM MODEM sont en train de donner raison à ceux qui évoquent des traitements psychiatriques pour les gouvernants de la France

à écrit le 02/11/2020 à 14:14
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Message de notre premier ministre que j'adore, "je sais que je ne sais rien" Mais on n'écoute toujours pas ceux qui savent et se battent contre des covid non humains depuis 1986 et avant 1953 celui qui en a donné le nom (5 covid au moins.. A prop...

à écrit le 02/11/2020 à 13:54
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Evidemment ces politiques n' ont aucun contact avec la vie quotidienne..tt cela ira alimenter un nouvel episode de gilets jaunes..plus decisif evtl car avec une assise sociale elargie.

à écrit le 02/11/2020 à 13:53
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Donc le dentifrice est essentiel mais pas l'après-rasage, ni le mascarat, ni le vernis à ongle, c'est bien ça ? Et pour le vin, rosé, blanc ou rouge, c'est essentiel mais avec modération ? Et les grandes surfaces vont devoir faire le tri dans leurs r...

à écrit le 02/11/2020 à 13:52
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"taxation à la livraison". Toute la stratégie industrielle et économique française résumée. Si quelqu'un a un business qui lui permet de survivre par rapport aux autres, il faut le taxer. Nous sommes ursaaf, camcras et carbalas...

à écrit le 02/11/2020 à 13:01
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Visiblement leur gestion est impeccable, rien a redire, nous sommes fier de leur gouvernance! Vivement les prochaines élections!

à écrit le 02/11/2020 à 12:59
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Pour lutter contre la consommation de masse qui met la planète et son humanité à genoux, il y avait une multitude d'autres moyens. Ici il est logique que des consommateurs lobotomisés par les médias de masse et autres outils de la société marchan...

le 02/11/2020 à 14:15
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que dit la chanson foule sentimentale?

le 02/11/2020 à 14:48
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Nanti sans coeur au revenu garanti.

à écrit le 02/11/2020 à 12:51
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Francais prenez garde, avia la liberticide revient .

à écrit le 02/11/2020 à 12:45
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Et sinon au lieu de passer votre temps à savoir comment oppresser un peu plus les français, tuer l’économie, si vous le consacriez à ouvrir des lits dans les hôpitaux ? 5000 lits en réa pour 66 millions d’habitants d’une population qui vit de plus en...

à écrit le 02/11/2020 à 12:27
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Les grandes surfaces n'ont plus qu'a demander une indemnisation pour le manque a gagner, ou avertir qu'elles vont augmenter le prix de l'alimentaire, ce n'est la dessus qu'ils doivent beaucoup marger, et eux aussi ont des charges fixes.

le 02/11/2020 à 13:14
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Elles menacent de fermer totalement pendant une durée....indéterminée. La seule perspective de queues monstres devant les rares supérettes, boucheries, charcuteries, crémeries, et autres magasins de fruits et légumes devrait faire réfléchir.

à écrit le 02/11/2020 à 12:17
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L'auto-attestation dérogatoire c'était déjà limite montypythonesque, je m'autorise a sortir... mais là, le Jeannot il nous bat des records, le confinement avec les momes a l'école et les parents au boulot, mais tu n'as pas le droit d'acheter un t-shi...

le 07/11/2020 à 13:32
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Vous avez raison le gouvernement n 'à pas de logique dans ce qu il fait ma voisine qui n' à pas le permis m 'avais demandé de l emmener acheter un pull et des sous vêtements je lui dit pas possible elle pas contente

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