CFDT : Laurent Berger passe officiellement le flambeau à Marylise Léon

Marylise Léon a été élue ce mercredi secrétaire générale de la CFDT. Jusqu’alors numéro 2 du premier syndicat français, elle succède ainsi à Laurent Berger, à sa tête depuis 2012, et qui avait officialisé sa succession au mois d’avril. Ce dernier a exprimé sa « fierté » et laisse un syndicat qui selon lui est « en forme ».
Jusqu'alors numéro 2 de la CFDT, Marylise Léon prend la place de secrétaire général assurée par Laurent Berger depuis 2012.
Jusqu'alors numéro 2 de la CFDT, Marylise Léon prend la place de secrétaire général assurée par Laurent Berger depuis 2012. (Crédits : Reuters)

Annoncé en avril, le remplacement de Laurent Berger par Marylise Léon à la tête de la CFDT est officiellement acté ce mercredi 21 juin. Celle qui était jusqu'alors numéro deux du syndicat a annoncé devant la presse avoir été élue à l'unanimité du bureau national du premier syndicat français, réuni au Zénith de Paris pour une journée de débats.

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« J'ai beaucoup de chances de prendre la suite de Laurent parce que la maison se porte très bien, elle est cohérente, il y a beaucoup de solidarité interne. Je sais que les travailleurs comptent sur la CFDT », a-t-elle commenté. Et d'ajouter : « On est dans une période où il y a encore beaucoup d'inquiétude et de colère et il faut qu'on trouve les moyens de continuer d'exprimer cette colère et de trouver des issues positives ».

Cet après-midi sera consacré aux enjeux du développement syndical, avant une double conclusion de Marylise Léon puis de Laurent Berger.

Laurent Berger défend sa « ligne »

Dans son discours d'ouverture, Laurent Berger, qui était devenu secrétaire général en novembre 2012, a déclaré « être fier de ce que nous avons construit durant ces 11 années à militer ensemble ». La CFDT n'est « pas parfaite, mais elle est en forme. Ensemble nous sommes devenus la première organisation syndicale (ndlr : en 2018). Nous assumons le leadership dans le monde syndical », s'est-il félicité devant quelque 2.700 militants.

Laurent Berger a évoqué les « 46.000 » adhérents qui ont rejoint la CFDT depuis le mois de janvier (pour 612.000 adhérents fin 2022), à la faveur d'un conflit social contre la réforme des retraites qui a redonné du souffle au syndicalisme.

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Celui qui a pu apparaître comme le premier opposant à Emmanuel Macron a défendu dans son discours la « ligne » de la CFDT, consistant à « rechercher le compromis » sans « baisser la tête lorsqu'on essaye de nous marcher dessus ». « Le débat sur les retraites n'a pas fait exception », a-t-il dit. En égratignant au passage, sans le nommer, le président de la République : « Pour décrédibiliser notre action, certains ont tenté de nous faire un procès en irresponsabilité. Alors je le répète ici pour la dernière fois : c'est un faux procès ».

Un changement dans la continuité

Marylise Léon, 46 ans, est la deuxième femme à prendre la tête de la Confédération, après Nicole Notat, qui l'a dirigée de 1992 à 2002. Elle y est entrée en 2003 en intégrant la fédération chimie-énergie de la CFDT. Depuis 2018, elle était la numéro deux de Laurent Berger, en charge de dossiers stratégiques comme l'assurance-chômage et les relations intersyndicales. Un poste auquel lui succédera Yvan Ricordeau. Elle s'occupait également du Pacte du pouvoir de vivre, une alliance de 60 organisations qui agit pour la convergence des questions écologiques, sociales et démocratiques.

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Sur la ligne, elle incarne une forme de continuité par rapport à Laurent Berger.

« Elle est prête. Elle a eu le temps de composer ses équipes qui sont pour une part les mêmes (...) C'est quelqu'un de bien, qui a du caractère, qui ne va pas se laisser bouffer tous les matins », l'a décrite le désormais ex-secrétaire général auprès de l'AFP.

Les deux dirigeants ont été reçus vendredi à Matignon par Elisabeth Borne, l'occasion de « faire une prise de contact » selon Marylise Léon.

Une succession « naturelle »

Laurent Berger avait officiellement annoncé son retrait le 19 avril dernier. « Je crois qu'il est important que des femmes soient à la tête d'organisations syndicales », avait-il indiqué. Il avait par ailleurs précisé qu' « il s'agit d'une décision mûrement réfléchie, arrêtée dès la fin 2021, après discussion avec [mes] collègues de la commission exécutive ». Une nomination qui a fait l'objet d'« un processus collectif, qui s'est passé de façon apaisée et sereine, très naturellement ».

Un passage de flambeau dans la douceur, contrastant fortement avec la tumultueuse succession du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, en mars. Celle qu'il avait choisie pour prendre sa suite, Marie Buisson, a dû affronter la candidature de Céline Verzeletti, et a finalement dû s'effacer devant Sophie Binet, apparue comme une candidature de rassemblement.

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(Avec AFP)

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