Faut-il y voir la fin définitive du mouvement contre la réforme des retraites ? Il n'y aura du moins pas de 15e journée de grèves et de manifestations intersyndicale « avant l'été », à en croire le secrétaire général de FO Frédéric Souillot, interviewé ce mercredi par Sud Radio.
« Avant l'été je pense qu'il n'y en aura pas. On verra demain ce que va dire l'intersyndicale dans le communiqué. On va préparer et construire pour après l'été », a-t-il affirmé, à la veille d'une conférence de presse des huit principaux syndicats et des organisations de jeunesse, au siège de la CFE-CGC.
« Le front syndical existe toujours »
Pour rappel, l'intersyndicale a organisé le 6 juin une 14e journée de mobilisation. Cette dernière a toutefois rassemblé moins de participants que les 13 précédentes. Jeudi dernier, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, avait affirmé qu'il n'y en aurait plus de nouvelle. « Ça ne sera plus opérant, on ne sera pas suivi », alors que la loi a été promulguée et les que les premiers décrets sont parus, a-t-il dit.
La veille, son homologue de la CGT Sophie Binet avait laissé la question ouverte, affirmant que l'intersyndicale allait « débattre ensemble des suites ». Selon Frédéric Souillot, « le front syndical existe toujours » et ne « tourn(e) pas la page » des retraites. « Il reste 29 décrets à publier nous irons les contester chaque fois que nous pourrons », a-t-il martelé.
L'exécutif écarte tout risque au Parlement
Cette nouvelle réunion de l'intersyndicale intervient alors que, sans surprise, l'Assemblée nationale a rejeté lundi dernier une 17e motion de censure. Elisabeth Borne a fait valoir le « courage » du gouvernement face aux « décibels » des oppositions. Elle a alors défendu son bilan alors que les rumeurs de remaniement s'accélèrent. À l'Assemblée, la motion de l'alliance de gauche Nupes n'a été soutenue que par 239 députés, loin de la majorité absolue des 289 voix, faute du soutien des LR.
La cheffe du gouvernement espère avoir consolidé sa position à Matignon depuis son recours à l'arme constitutionnelle du 49.3 en mars pour faire adopter la réforme et après avoir évité de justesse, à 9 voix près, une motion de censure déposée dans la foulée. Le camp présidentiel espère désormais tourner la page des retraites, après l'échec de cette motion de censure déposée en riposte et d'une tentative d'abrogation des 64 ans. La proposition de loi du groupe Liot n'avait pu faire l'objet d'un vote à l'Assemblée nationale.
(Avec AFP)