Collectivités : un agenda rural sans calendrier précis

Trois mois après avoir mandaté trois maires, un député et un sénateur, représentants d'associations d'élus locaux, la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Jacqueline Gourault a reçu leur rapport ce 26 juillet 2019. Des premières annonces auront lieu, semble-t-il, en septembre, mais déjà les responsables politiques demandent davantage de moyens et plus de libertés.
César Armand
De gauche à droite : Dominique Dhumeaux, vice-président (SE) de l'AMRF, Patrick Joly, président (PS) de l'ANNR, Pierre Jarlier, président délégué (UDI) de l'APVF, Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Daniel Labaronne, député (LREM) de l'Indre-et-Loire, et Cécile Gallien, vice-présidente (LREM) de l'AMF.
De gauche à droite : Dominique Dhumeaux, vice-président (SE) de l'AMRF, Patrick Joly, président (PS) de l'ANNR, Pierre Jarlier, président délégué (UDI) de l'APVF, Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Daniel Labaronne, député (LREM) de l'Indre-et-Loire, et Cécile Gallien, vice-présidente (LREM) de l'AMF. (Crédits : DR)

C'était une promesse du président de la République pendant le grand débat national : que le gouvernement se dote d'un agenda rural "afin que ce sentiment d'abandon ait une réponse", se souvient le maire (SE) de Fercé-sur-Sarthe (72) Dominique Dhumeaux, vice-président de l'association des maires ruraux de France (AMRF).

Des premières annonces, semble-t-il, en septembre

"Santé, mobilité, numérique, école, formation, développement économique... Tous les ministères sont concernés", renchérit la vice-présidente (LREM) de l'association des maires de France (AMF) Cécile Gallien, maire de Vorey-sur-Loire (43).

Recevant leurs 200 propositions dans l'Allier, la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Jacqueline Gourault a promis ce 26 juillet des annonces en septembre du Premier ministre Édouard Philippe.

"Des mesures sont mettre à œuvre immédiatement et d'autres nécessitent des travaux complémentaires avec des échéances précises pour rythmer les temps qui viennent", précise le sénateur de la Nièvre, Patrice Joly, président (PS) de l'association nationale Nouvelles ruralités (ANNR).

2 milliards d'euros sur dix ans pour la mobilité

Sans attendre le projet de loi de finances 2020, qui devrait être examiné à l'Assemblée nationale début septembre, les maires et parlementaires ayant participé à ce travail demandent la création d'un fonds de dotation de cohésion territoriale de quelques centaines de millions d'euros et d'un fonds d'amorçage pour l'Agence nationale de cohésion des territoriales qui vient d'être créée, ainsi qu'un plan de 2 milliards d'euros sur dix ans pour "permettre aux citoyens des espaces ruraux d'avoir une mobilité correcte".

D'autres pistes pourront s'inviter dans le projet de loi Engagement et proximité, censé arriver en septembre au Sénat, comme l'instauration d'un conseil des maires.

"Des décisions sont votées par les bureaux des intercommunalités et au milieu, les maires des communes concernées n'ont plus la parole" regrette Daniel Labaronne, député (LREM) de l'Indre-et-Loire. "Que le président donne une fois par an sa vision et qu'il y ait d'un débat sur les décisions prises par le bureau. Que le sous-préfet communique, lui, sur l'action de l'État et les dispositifs prévus", expose l'ex-maire de Bléré et ancien vice-président de la communauté de communes Bléré-Val de Cher.

La question de l'accès aux services publics et au numérique

À la suite de la conférence de presse du chef de l'État le 25 avril dernier, l'exécutif a d'ores et déjà promis de faire revenir les services publics au plus près des territoires. "Nous recommandons d'avoir accès à une école ou à un médecin en 20 minutes, aux services d'urgences en 30 minutes ou à une maternité en 45 minutes", plaide le député Labaronne.

"Les maisons France services sont une excellente initiative, mais par pitié, laissez les secrétaires de mairie prendre rendez-vous ou apporter les premières réponses pour démêler les soucis du quotidien", implore de son côté le maire rural Dominique Dhumeaux.

Les inégalités d'accès au numérique reviennent en outre dans toutes les bouches. Les élus demandent par exemple que les acteurs privés de la téléphonie respectent leur engagement de calendrier. Le cas échéant, ils devront s'acquitter de pénalités.

"Le rythme n'y est pas", relève Cécile Gallien, vice-présidente de l'association des maires de France (AMF). "Les quatre opérateurs qui ont signé doivent se mettre au travail pour développer les 20.000 pylônes".

Ces représentants des collectivités locales rêvent enfin d'imposer aux métropoles des contrats de réciprocité. "Qu'on arrête de raisonner avec la part métropolitaine de notre cerveau", exhorte le sénateur Joly. "Qu'on pense aussi avec notre hémisphère rural. C'est le seul moyen d'éviter l'hémiplégie, qui peut déboucher sur les gilets jaunes".

César Armand
Commentaire 1
à écrit le 28/07/2019 à 7:44
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La ministre Jacqueline Gourault est bien a l'image des collectivités.

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