Coronavirus : Roux de Bézieux (Medef) appelle à "sortir le Canadair"

En déplacement chez l'autocariste et voyagiste Grisel dans l'Eure, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a demandé à l'exécutif de lancer le pacte productif et de mener "une véritable révolution fiscale".
De gauche à droite: Laurent Mazille, délégué général du GITL et directeur des relations institutionnelles de Transdev, Olivier Humbaire, 1er VP de la FICIME et président du SECIMAVI, Olivier Darbois, président de Prodiss, Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, Christine Français, directrice générale de Grisel et Rodolphe Lanz, secrétaire général de la FNTR.
De gauche à droite: Laurent Mazille, délégué général du GITL et directeur des relations institutionnelles de Transdev, Olivier Humbaire, 1er VP de la FICIME et président du SECIMAVI, Olivier Darbois, président de Prodiss, Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, Christine Français, directrice générale de Grisel et Rodolphe Lanz, secrétaire général de la FNTR. (Crédits : C.A.)

Évènementiel, hôtellerie, transport de voyageurs, transport de marchandises, commerces... Ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés. Le coronavirus a remplacé la peste, mais le mal persiste. "Tous commencent à voir un ralentissement", a déclaré le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, en déplacement ce 12 mars chez Grisel, autocariste et voyagiste situé à Gisors dans l'Eure.

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"C'est de la survie"

"Nous sommes venus manifester notre solidarité et écouter des cas réels de la vraie vie pour présenter au président de la République et au gouvernement les mesures qu'on attend", a expliqué le patron des patrons. "Ce n'est plus de la vie, mais de la survie", a lâché, pour sa part, la directrice générale de Grisel, Christine François.

Sa société ne peut plus, en effet, assurer le transport scolaire dans le département voisin de l'Oise, les écoles, collèges et lycées étant fermés. Son activité touristique - croisières, séjours pédagogiques et sorties troisième âge, s'est également "arrêtée nette", de même que son agence de voyages est victime de cette "catastrophe".

Une garantie qui passe de 70 à 90%

En visite chez un traiteur à Colombes (Hauts-de-Seine), le ministre de l'Économie et des Finances s'est dit, selon l'AFP, ouvert au déplafonnement du dispositif de chômage technique, actuellement limité au niveau du Smic. Bruno Le Maire y a également annoncé la création prochaine d'un "fonds de solidarité" pour aider les entreprises en difficulté.

Le locataire de Bercy s'est aussi prononcé pour un nouveau renforcement du plan de garantie des crédits par Bpifrance, qui sera étendu aux ETI et qui va passer de 70% à 90%. Il a enfin indiqué que le gouvernement allait "étudier le report ou la suspension" de la taxe de 10 euros sur les contrats courts (CDD ultra flexibles) mise en place depuis le 1er janvier.

Réduire l'IS n'est "pas une bonne piste"

"Le tuyau d'arrosage a été remplacé par la lance à incendie, mais on n'est pas encore passé au Canadair", a réagi Geoffroy Roux de Bézieux. "Au Royaume-Uni, la moitié des entreprises est dispensée de payer des impôts locaux cette année. C'est une très bonne mesure."

Le président du Medef a en outre appelé à "lancer le pacte productif" et à mener "une véritable révolution fiscale". Dans ce domaine, réfléchir à la baisse de l'impôt sur les sociétés en fin de crise ne constituerait "pas une bonne piste". Il a plaidé, au contraire, pour un plan de relance qui aiderait les PME à retrouver des capacités d'investissements. De combien ? "De plusieurs milliards d'euros", répond-t-il à La Tribune. "On va y travailler."

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Des discussions avec les voisins européens

Si Geoffroy Roux de Bézieux a affirmé discuter avec ses homologues allemand, espagnol et italien pour "faire des demandes cohérentes", certains de ses accompagnateurs, comme Laurent Mazille, en appellent déjà à l'Union européenne. Auprès de La Tribune, le délégué général du groupement interprofessionnel du transport-logistique (GITL) et directeur des relations institutionnelles de Transdev a estimé qu'en matière de déficits publics, il pourrait y avoir un "assouplissement des règles". "Ce serait revenir aux fondamentaux humanistes du projet européen", a-t-il insisté.

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Outre le GITL, le patron des patrons, qui a plaidé pour une "union sacrée de toutes les entreprises quelle que soit leur taille et quel que soit leur secteur", était venu avec cinq autres fédérations: le Syndicat national du spectacle musical et de variété (Prodiss), la Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l'électronique (FICIME), la Fédération nationale de transport de voyageurs (FNTV), la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) et la Confédération française du commerce de gros et international (CGI).

Commentaire 1
à écrit le 13/03/2020 à 18:50
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C'est pas le type qui, au sujet des retraites, exigeait comme préalable l'équilibre financier ? Heureusement ses exigences et son amour des bons comptes s'adapte aux circonstances.

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