Défaillances d'entreprises : le pire est-il à venir ?

Les défaillances d'entreprises ont nettement reculé l'an dernier de 5,2% à 51.165 à fin décembre, par rapport à un an plus tôt, a indiqué la Banque de France. Une bonne nouvelle néanmoins déjà assombrie par l'accélération de la propagation du coronavirus en France. Plusieurs secteurs sont déjà lourdement touchés.
Grégoire Normand
Dans le tourisme, les dépôts de bilan pourraient exploser.
Dans le tourisme, les dépôts de bilan pourraient exploser. (Crédits : Reuters)

C'est une embellie qui pourrait rapidement prendre fin. Selon les données de la Banque de France publiées ce mercredi 11 mars, le nombre de défaillances sur un an a baissé de 5,2%. Il s'établit à 51.165 à fin décembre 2019 contre 53.971 un an plus tôt. Cette chute des défaillances peut témoigner d'une résistance de l'économie française alors que la tendance était au ralentissement l'année dernière. Dans un document publié fin janvier, le cabinet Altares avait indiqué que les défaillances étaient tombées au plus bas depuis 10 ans.

> Lire aussi : Les défaillances d'entreprises au plus bas depuis 10 ans, les grosses PME sous tensions

Malgré ces chiffres favorables délivrés par l'établissement bancaire, la crise du coronavirus pourrait faire des ravages chez les petites et moyennes entreprises. Lors d'un point presse organisé au ministère de l'Economie lundi dernier, Bruno Le Maire, la ministre du Travail Muriel Pénicaud et la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher avaient fait part de leurs inquiétudes :

"L'épidémie aura un impact sévère sur l'économie française qui devrait se chiffrer à plusieurs dixièmes de points pour 2020. Dès la mi-février, nous voyons un impact très concret sur l'économie. Il y aura une nouvelle évaluation chiffrée lors de la présentation du pacte de stabilité le 15 avril prochain. Un certain nombre de secteurs sont très durement touchés et l'impact est parfois violent. Il y a une baisse de chiffre d'affaires de près de 60% en moyenne chez les traiteurs, de 30% à 40% dans l'hôtellerie, de 25% pour les restaurateurs et des chiffres encore plus forts dans tout le secteur de l'événementiel. Les annulations se font aujourd'hui en cascade. D'autres secteurs comme l'automobile ou l'aérien sont structurellement touchés", a déclaré le locataire de Bercy.

Les défaillances ont baissé dans presque tous les secteurs

Sur les 11 secteurs recensés par la Banque de France, seuls deux ont enregistré une hausse de leurs défaillances au cours de l'année 2019. Il s'agit des transports et de l'entreposage (+3,2%) et des activités financières et d'assurance (+0,5%). En revanche, l'industrie (-12%), la construction (-6,7%), l'hébergement et la restauration (-6,3%) ont connu une forte chute des défaillances l'année dernière.

Par taille d'entreprise, les défaillances diminuent en moyenne pour le groupe des petites et moyennes entreprises (-5,2%). L'inflexion est particulièrement marquée pour les très petites entreprises (-8,2%) et les microentreprises (-5,3%). À l'opposé, les défaillances ont bondi pour les petites (0,4%) et les moyennes entreprises (9,5%). Enfin, pour les grandes entreprises, la tendance est à la baisse (-5,3%).

Coronavirus : l'événementiel, l'hôtellerie-restauration et le tourisme en première ligne

Plusieurs secteurs de l'économie française sont particulièrement exposés à la crise du coronavirus. L'interdiction de rassemblement de plus de 1.000 personnes a obligé plusieurs organisateurs d'événements, des salles de spectacles à annuler ou reporter leurs prestations. En outre, la chute du nombre de touristes chinois pourrait avoir un impact sur la fréquentation des lieux culturels et l'industrie du luxe. Plusieurs compagnies de transport on déjà enregistré une chute drastique de leurs passagers et de leur chiffre d'affaires.

> Lire aussi : Coronavirus : le transport aérien affronte l'une des plus graves crises de son histoire (si ce n'est la plus grave)

Un ralentissement économique à venir

Les perspectives économiques s'assombrissent pour la France. Lundi dernier, les économistes de la Banque de France ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour le premier trimestre à 0,1% contre 0,3% dans leur précédente estimation. L'économie tricolore avait déjà connu un coup d'arrêt au quatrième trimestre avec une croissance en repli de -0,1%. Pour 2020, les statisticiens de l'OCDE ont également prévu fort coup de frein du produit intérieur brut. L'institution internationale basée à Paris prévoit un PIB à 0,9% contre 1,2% lors de leur précédente estimation. Ce ralentissement pourrait accroître les tensions sur les trésoreries des entreprises déjà sous pression.

Grégoire Normand
Commentaires 11
à écrit le 12/03/2020 à 8:57
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Le marché doit être libre et non faussé, réduire le rôle de la puissance publique, démolir les hôpitaux, supprimer les frontières le monde est un village, du rêve à la triste réalité il faut se réveiller et envisager un retour à une économie mixte av...

à écrit le 12/03/2020 à 8:13
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Aspect positif, les pays vont désormais s'orienter vers des entreprises spécialisées dans la recherche et la santé et voir à diminuer un peu les trucs superflus (foot, JO, ...), peut-être cette situation aura des conséquences salutaires.

à écrit le 12/03/2020 à 8:01
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Relax! Le coronavirus nous offre un test grandeur nature de décroissance. Tous les écolos devraient se réjouir de constater que les déplacements inutiles vont être réduits, les évènements festifs réduits voire annulés, idem pour le tourisme mondial, ...

à écrit le 11/03/2020 à 22:22
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Les gens vont s'éteindre comme des ampoules.

à écrit le 11/03/2020 à 22:04
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Pas si grave : on fait tout ce qu'il faut pour cela, en appelant de tous nos voeux une belle "phase 3", à grands coups de panique sur les réseaux sociaux et avec les chaines d'information continue en soutien. Bon, d'accord, il va falloir assumer ensu...

à écrit le 11/03/2020 à 22:01
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Si chacun de nous , est responsable et fait ce qu’il a faire , notamment en application des recommandations, en restant solidaire , et si les gouvernements ne cachent rien et restent transparents, nous pourrons tous passer ce mauvais cap, il y a beau...

à écrit le 11/03/2020 à 21:22
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Desole d'etre pessimiste, mais pour moi on va droit vers une crise pire que 1929 et 1887. Cote industrie, en moins de 48h, une grosse compagnie aerienne deja moribonde, a coule corps et ame (Flybe). D'autres vont suivre, et celles qui restent vont re...

à écrit le 11/03/2020 à 20:22
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Ne pouvant déterminer ni la durée, ni l'intensité de cette épidémie, le pire est toujours possible. L'impact sur l'économie pourrait être salé. Si dans certains secteurs le rattrapage est possible à la fin de l'épidémie, pour d'autres comme dans le t...

à écrit le 11/03/2020 à 18:33
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oui y a plus de defaillance quand ca va moins bien que quand ca va

à écrit le 11/03/2020 à 18:31
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Hélas ... je le pense, avec nos cranes d’œufs qui ne voient rien venir, pourtant l'urgence est est là .. y' a le feu au lac !!!!!!!!!!!!!!!!!!

à écrit le 11/03/2020 à 17:22
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Après les gilets jaunes, le coronavirus ...Ah, maudite vie! (démocratique, bactériologique) qui nuit à notre stabilité économique et à la sainte accumulation de capital par nos élites (pourtant servies ces derniers mois...mais tous les avantages fis...

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