[Article publié le vendredi 8 juillet 2023 à 09H01 et mis à jour à 13H56] Près de deux semaines après l'éboulement spectaculaire survenu le 27 août en vallée de Maurienne (Auvergne-Rhône-Alpes), Clément Beaune a annoncé la réouverture de l'A43. Cet axe majeur entre la France et l'Italie du Nord rouvrira finalement ce week-end, « sans doute » dès samedi, a avancé le ministre chargé des Transports ce vendredi 8 septembre.
« Je ferai un dernier point technique ce matin avec les services autoroutiers, le département, les services de l'Etat, et bien sûr les élus mais dans le week-end, la réouverture de l'A43 et encore une fois, sans doute dès demain (samedi) pourra se faire », a-t-il déclaré sur l'antenne de France Bleu Pays de Savoie avant de se rendre en journée à Modane.
Le ministre a également salué un chantier « exceptionnel » qui a notamment permis d'installer un mur de 60 conteneurs pour protéger les voies d'éventuels éclats de pierres. Environ 10.000 m3 de rochers s'étaient éboulés, suite à un épisode caniculaire suivi de fortes pluies le 27 août. .
En outre, la réouverture de l'A43 va permettre celle du tunnel transfrontalier de Fréjus. Long de 12,8 km, il dessert la vallée de Maurienne et l'Italie et avait été interdit aux véhicules de plus de 3,5 tonnes, reportant la circulation routière des poids lourds vers le tunnel du Mont-Blanc et Vintimille. Sa réouverture prochaine réjouissait donc les acteurs du secteur des transports ce vendredi. « Comme tous les transporteurs qui vont en Italie, on ressent du soulagement », a ainsi confié à l'AFP Philippe Jacquemmoz, PDG de l'entreprise Jacquemmoz qui réalise 60% de son activité entre les deux pays.
« Ca nous faisait faire des détours par le (tunnel du) Mont-Blanc et par Vintimille et comme le Mont-Blanc est surchargé, les camions attendaient en moyenne quatre heures pour passer le tunnel, surtout du côté italien. Ça nous a fait perdre énormément d'argent », a-t-il ajouté.
Lancement des travaux du tunnel du Mont-Blanc dans quelques jours
Pour limiter l'engorgement sur cet axe majeur entre la France et l'Italie, les autorités avaient pourtant reporté des travaux de maintenance sur le tunnel du Mont-Blanc, où transitent en moyenne chaque jour environ 1.700 camions et 3.600 voitures, avec des pics de plus de 6.000 au mois d'août, car cela auraient entraîné sa fermeture pour quinze semaines du 4 au 18 septembre, puis autant en 2024.
La réouverture de l'A43 va donc permettre le lancement de ces travaux dans « quelques jours », a également annoncé le ministre ce vendredi, précisant qu'ils dureront « sans doute autour de sept semaines » au lieu de quinze prévues initialement. « Cela sera sans doute un peu plus tard que lundi, dans les prochains jours, mais les travaux du tunnel du Mont-Blanc vont pouvoir commencer », a-t-il affirmé.
Après des discussions avec l'Italie, « nous allons sans doute réduire la période de travaux de cet automne dans le tunnel du mont Blanc. On était autour de 15 semaines (...) ce sera sans doute plutôt autour de sept semaines de travaux. (...) Donc une fermeture un peu décalée, une fermeture un peu plus courte du tunnel du mont Blanc », a résumé le ministre, ajoutant que le calendrier des travaux sera précisé « dans les tous prochains jours ».
Néanmoins, il ne s'agira que d'une « première tranche » avec des travaux « plus limités, plus ciblés et plus courts » que ce qui était envisagé jusque-là. Les lourds travaux prévus sur la voûte sont « reportés, sans doute d'une année », a-t-il précisé, en expliquant que c'est donc cette première tranche qui durera « sans doute autour de sept semaines ».
Lors d'une réunion intergouvernementale France-Italie, il a été « décidé de limiter le chantier aux interventions nécessaires et non différables pour la mise en sécurité de la chaussée » et de renvoyer « à septembre 2024 les travaux les plus importants », ont ajouté des sources au ministère italien des Transports.
la reprise du trafic ferroviaire « prendrait plus de temps ». « Je préfère être très clair pour ne pas créer de déception. Ce sera au moins deux mois et sans doute plus, de fermeture du trafic ferroviaire », a-t-il insisté, expliquant qu'il fallait « d'abord tout dégager pour accéder au tunnel ferroviaire et ensuite aller voir les dommages et intervenir ».
(Avec AFP)
