Ceux qui pariaient sur le départ d'Elisabeth Borne ont perdu. La cheffe du gouvernement a été confirmée par Emmanuel Macron. Une décision résultant de la volonté du président d'assurer « stabilité et travail de fond », dit-on dans l'entourage du chef de l'Etat.
« L'objectif des 100 jours a été tenu et le calme est revenu (...) Le pays avance. L'exécutif doit travailler et préparer la rentrée ».
Ce lundi à Bruxelles pour un sommet européen, Emmanuel Macron s'exprimera sur cette décision d'ici la fin de la semaine. Il « compte préparer la rentrée en rappelant le cap clair qui est le sien et en rassemblement fortement après cette période », a fait valoir son entourage. Dans la foulée, Elisabeth Borne a annoncé qu'elle allait procéder à des « ajustements » dans son gouvernement et qu'elle « les proposera au président de la République cette semaine.
« 100 jours »
Emmanuel Macron offre ainsi une première perspective sur l'issue qu'il compte donner à ses « 100 jours », décrétés le 17 avril afin de trouver un débouché à la crise des retraites. Les émeutes fin juin avaient d'abord éloigné la perspective d'un remaniement, mais une fois les braises éteintes, les rumeurs avaient repris de plus belle, allant d'un simple ajustement technique à un changement de Premier ministre. Emmanuel Macron a finalement décidé de « maintenir » Elisabeth Borne à Matignon... ce qui laisse aussi entendre qu'il a songé à s'en séparer. Le tout sur fond de campagne du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Élisabeth Borne a déjà survécu à des législatives ratées il y a plus d'un an, puis au 49.3 utilisé pour faire passer la très contestée réforme des retraites au printemps, et à de multiples dissonances avec le président de la République. Il y a dix jours, elle assurait au Parisien avoir « délivré » la feuille de route des 100 jours d'Emmanuel Macron sur le travail, l'ordre républicain, la transition écologique et les services publics de la santé et de l'éducation. Tout en convenant dans la foulée, avec syndicats et patronat, d'un nouvel agenda social qui la projette à l'automne sur son contenu. Elle a ainsi « imposé son calendrier à l'Élysée », analysait un cadre de la majorité.
Nouveau directeur de cabinet pour Elisabeth Borne
Elisabeth Borne va donc poursuivre son bail entamé il y a quatorze mois, avec à la tête de son équipe à Matignon un nouveau directeur de cabinet : Jean-Denis Combrexelle, spécialiste du Code du travail, nommé lundi dans la matinée. Ancien président de la section du contentieux du Conseil d'État, Jean-Denis Combrexelle a dirigé pendant treize ans, sous des gouvernements de droite puis de gauche, la puissante direction générale du travail au ministère du Travail (2001-2014).
La désignation de Jean-Denis Combrexelle, accueillie plutôt favorablement par les partenaires sociaux, tombe à pic pour un gouvernement désireux de renouer avec le dialogue social après la douloureuse crise des retraites.