Après la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, Emmanuel Macron se rendra mardi en Israël, a annoncé ce dimanche l'Elysée. Il rencontrera notamment le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
La visite du chef de l'Etat français intervient plus de deux semaines après les attaques meurtrières du Hamas palestinien sur le territoire israélien, qui ont fait plus de 1.400 morts, dont 30 ressortissants français. En outre, sept Français sont toujours portés disparus : une jeune femme a le statut d'otage, et « pour les six autres il y a une présomption de prise en otage mais sans certitude », avait indiqué le chef de l'Etat;.
Depuis l'attaque d'Israël par le Hamas le 7 octobre, Emmanuel Macron a exprimé un soutien sans faille aux Israéliens, leur « droit à se défendre », avant d'ajuster progressivement son propos en appelant la riposte israélienne à « épargner » les civils à Gaza et en évoquant la recherche d'une solution pacifique.
« Obtenir des éléments utiles »
Le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Rishi Sunak se sont déjà rendus en Israël, de même que samedi la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. Emmanuel Macron a répété pour sa part vendredi qu'il se rendrait au Proche-Orient s'il parvenait à « obtenir des éléments utiles » pour la région grâce à ce voyage.
Il a alors cité, parmi ces éléments, la « sécurité d'Israël », la « lutte contre les groupes terroristes », la non-escalade du conflit et la reprise d'un « processus politique » vers une solution à deux Etats, israélien et palestinien. Le président français a exprimé un soutien sans faille aux Israéliens, leur « droit à se défendre », mais appelé aussi à une riposte israélienne « ciblée » contre le Hamas à Gaza afin d'«épargner » les civils palestiniens. Joe Biden a discuté dimanche au téléphone de la guerre entre le Hamas et Israël avec Emmanuel Macron, le Canadien Justin Trudeau, Olaf Scholz, Giorgia Meloni et Rishi Sunak.
Jean-Luc Mélenchon attaque Yaël Braun-Pivet
Cette annonce intervient alors que le déplacement de Yaël Braun-Pivet en compagnie du patron du parti LR Eric Ciotti, du député des Français de l'étranger Meyer Habib (apparenté LR), et de Mathieu Lefèvre (Renaissance), président du groupe d'amitié France-Israël, a été vivement fustigé à gauche. En pointe de cette contestation, Jean-Luc Mélenchon, qui a accusé Yaël Braun-Piet de « camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre » à Gaza. « Pas au nom du peuple français ! », a protesté le leader de La France Insoumise sur le réseau social X, en postant une vidéo de la manifestation parisienne. Des termes cinglants qui ont à leur tour immédiatement provoqué la controverse, les ministres Marc Fesneau et Oliver Dussopt évoquant à l'unisson à « un tweet de la honte ».
« Voici le message subliminal de Jean-Luc Mélenchon : désigner les Juifs comme le parti de l'étranger et de la guerre », s'est indigné le président du Crif Yonathan Arfi, dénonçant « une rhétorique antisémite », quand la Licra a épinglé « un antisémitisme électoral ».
Le malaise a également gagné les rangs socialistes, la députée Valérie Rabault ciblant des « accusations (...) abjectes ». « La collaboration, 80 ans plus tard », a pour sa part écrit sur X le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez.
Le voyage de Yaël Braun-Pivet avait été critiqué auparavant dans des termes plus choisis par le coordinateur du mouvement Manuel Bompard, parlant d'une « faute politique majeure ». LFI entend « demander des comptes sur ce sujet » lundi à l'Assemblée nationale, durant le débat sur la situation au Proche-Orient entre le gouvernement et les groupes politiques. Le chef du Parti socialiste Olivier Faure a aussi reproché à Yaël Braun-Pivet d'avoir « parlé de soutien inconditionnel à Israël » et épinglé la présence d'Eric Ciotti et Meyer Habib, des « faucons, sur une ligne sans nuance », selon lui.