Dans son objectif du plein-emploi, c'est un indicateur très scruté par le gouvernement. Le nombre de déclarations d'embauche de plus d'un mois (hors intérim) a légèrement fléchi de 0,8% sur les trois premiers mois de l'année. Il se maintient toutefois à un niveau bien plus élevé qu'avant la pandémie, a expliqué ce jeudi l'Urssaf dans un de ses communiqués.
Dans le détail, le petit fléchissement du premier trimestre 2023 tient à la baisse de 1,2% des embauches en CDI. Celles en CDD de plus d'un mois, elles, diminuent très légèrement (-0,4%). Au premier trimestre 2023, le dynamisme des embauches fluctue néanmoins selon la taille des entreprises. Elles baissent dans les entreprises de moins de 20 salariés (TPE, -2,5%). En revanche, elles sont stables dans les structures de plus grande taille (+0,3%).
Des embauches nettement supérieures à 2019
La situation des embauches est contrastée entre les différents secteurs. Elle s'affiche en contraction de -5,2% dans l'industrie, -3,3% dans le BTP et -1,2% dans le tertiaire. En revanche, les embauches se révèlent bien supérieures au dernier trimestre 2019 dans l'industrie (+ 14,1%) et dans le tertiaire (+12,8%), par rapport à l'avant Covid.
Avec plus de 2,4 millions nouveaux contrats par trimestre, le niveau des embauches demeure largement supérieur, de 12,9%, à celui enregistré fin 2019, lors du dernier trimestre avant la crise sanitaire et énergétique. Dans une période de tension sur le marché de l'emploi, le recul des embauches du premier trimestre 2023 est aussi moins marqué que les -2,3% d'embauches observés au trimestre précédent, lequel faisait suite « au pic historique d'embauches enregistré au troisième trimestre 2022 », rappelle l'Urssaf.
Dans ce contexte, la décrue du chômage se poursuit, et ce, alors que l'activité économique marque le pas. A 7,2% fin 2022 selon l'Insee, le taux de chômage au sens du BIT recule légèrement de 0,1% sur fond notamment d'amélioration de l'emploi des jeunes.
La crainte de ne pas être suffisamment en bonne santé pour continuer à travailler à la fin de sa carrière représente le principal motif d'inquiétude pour deux-tiers, 68% précisément, des actifs de 40 à 59 ans. Cette inquiétude concerne toutes les catégories professionnelles, mais elle affecte davantage les ouvriers (72%) que les cadres (62%). Les femmes sont aussi plus préoccupées (71%, contre 65% des hommes). Cette inquiétude est appuyée par une étude réalisée par France Stratégie, qui relève que 30% des actifs connaissent une période de maladie, de chômage ou d'inactivité avant la retraite. Ce « taux de sorties précoces » dépasse même 40% chez les employés et ouvriers les moins qualifiés, dans la manutention, le bâtiment ou la restauration, observe l'organisme rattaché à Matignon, qui suggère de « cibler les actions de prévention sur ces filières ».Les actifs de plus de 40 ans inquiets pour la suite de leur carrière
(Avec AFP)