Entre pauvreté et privation matérielle... les chiffres alarmants de l'Insee

Factures, logement, nourriture, abonnement... les fins de mois difficiles concernaient 21% des Français en 2019 selon une étude récente de l'Insee. Avec la pandémie, le nombre de personnes exposées au risque de pauvreté ou de privation matérielle pourrait bien grimper en flèche.
Grégoire Normand
(Crédits : Reuters)

Dans sa dernière livraison dévoilée ce mercredi premier septembre, l'Insee brosse un portrait statistique préoccupant de la situation de la pauvreté en France. D'après les statisticiens, 21% des Français étaient en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle et sociale en 2019. Et cette situation ne devrait pas s'arranger avec la pandémie. Les longues files d'attente aux banques alimentaires au début de la crise sanitaire ont particulièrement frappé les esprits. Ces images ont rappelé qu'une partie encore importante de la population vit dans des conditions extrêmement difficiles. Bien que les derniers indicateurs sanitaires et économiques indiquent une amélioration de la conjoncture et des perspectives plus favorables, cette pandémie risque de laisser des traces sur les populations les plus vulnérables. La plupart des spécialistes interrogés par La Tribune ces derniers mois ont alerté sur les risques d'un appauvrissement des plus précaires.

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Stabilisation de la pauvreté monétaire, hausse de la privation matérielle et sociale

La dernière étude de l'Insee qui comporte une myriade d'indicateurs met en relief une stabilisation de la pauvreté monétaire en France depuis 2012. Après avoir grimpé en flèche après la crise de 2008 (14,1% en 2011), l'indicateur s'est infléchi quatre ans après pour osciller entre 13,1% et 13,3% de la population. S'il est encore trop tôt pour avoir des chiffres solides sur la situation de la pauvreté en France ces derniers mois, certains indicateurs comme la hausse du nombre d'allocataires du RSA témoignent de larges difficultés. Du côté de la privation matérielle et sociale, les indicateurs ne sont pas au beau fixe. Après avoir baissé entre 2014 et 2017 passant de 13,7% à 12,2%, le pourcentage de personnes en situation de privation matérielle et sociale est reparti à la hausse 13,1%.

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Insuffisance de ressources et difficultés de logement

Parmi les principaux obstacles figurent en premier lieu l'insuffisance de ressources pour boucler les fins de mois (58% des répondants) et les difficultés de logement (46%). Les retards de paiement arrivent très loin derrière (8%). "À un niveau plus détaillé, les items élémentaires les plus cités sont la nécessité de puiser dans ses économies pour boucler son budget (34 %), l'incapacité de faire face à une dépense imprévue d'environ 1.000 euros", ajoute l'institut de statistiques. L'un des résultats frappant de ce travail de recherche est que les personnes en situation de privation matérielle et sociale cumulent souvent plusieurs difficultés.

Les familles monoparentales et les chômeurs en première ligne

Sans surprise, les familles monoparentales et les chômeurs sont en première ligne face au risque de pauvreté. Ainsi, près de sept personnes sur dix vivant dans un ménage dont la personne de référence est au chômages est en situation de privation matérielle et sociale ou de pauvreté monétaire. Aussi, les familles monoparentales sont bien plus souvent exposées à la privation matérielle et sociale ou à la pauvreté monétaire que les autres types de ménages. Près de quatre familles monoparentales sur dix déclarent être dans cette situation critique. A l'opposé, les couples sans enfant bénéficient de conditions bien plus favorables.

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 02/09/2021 à 9:17
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Oui c’est fait croissant depuis l’UMP , modem et LREM.

à écrit le 01/09/2021 à 23:41
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Les français sont trop riches et c'est bien pour cela qu'ils sont capables d'accueillir toute la misère du monde dont 2000+ faux-aghans sans document d'identité...

à écrit le 01/09/2021 à 19:27
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Je ne comprends pas le sens de cet article. C'est bien le but recherché par le libéralisme, dont l'évolution actuelle ne fait qu'accélérer ce mouvement au motif que ça n'allait pas assez vite ?

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