Exportations : les PME toujours à la traîne

Les petites et moyennes entreprises françaises (PME) ne réalisent que 17% des exportations alors que les grandes entreprises en font près de la moitié. Ces chiffres traduisent bien les difficultés des PME à conquérir les marchés à l'international.
Grégoire Normand
En 2015, le chiffre d’affaires à l’exportation des secteurs marchands non agricoles s’élève à 645 milliards d’euros.
En 2015, le chiffre d’affaires à l’exportation des secteurs marchands non agricoles s’élève à 645 milliards d’euros. (Crédits : Reuters/Benoit Tessier)

Les PME peinent à exporter. Selon une étude de l'Insee publiée le 22 mars dernier, les entreprises de cette catégorie représentent seulement 17 % des exportations contre 36% pour les entreprises de tailles intermédiaires (ETI) et 47% pour les grandes entreprises (GE).

 Lecture : en 2015,  les PME concentrent 17 % des exportations françaises.

La publication de ces chiffres intervient en pleine discussion sur la loi Pacte. Parmi les principales mesures figurant sur le Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises, l'exécutif veut favoriser la présence des PME dans le commerce mondial. Un défi de taille pour l'économie tricolore qui présente une balance commerciale déficitaire depuis des années.

 Une faible part des PME exporte

Il existe de véritables disparités selon les catégories d'entreprises. D'après l'organisme de statistiques, seulement 6% des 2,6 millions de micro-entreprises et 32% des 140.000 PME hors microentreprises exportent, contre 68% des ETI et 85% des grandes entreprises. "Les PME sont certes les plus nombreuses parmi les entreprises exportatrices, mais une proportion relativement modeste d'entre elles exporte" explique l'Insee. Ces chiffres traduisent une véritable concentration des entreprises exportatrices en France. Dans une étude de 2015 réalisée par le département de statistiques de la direction générale des douanes, les auteurs expliquent que ce phénomène s'est particulièrement développé au cours de la dernière décennie dans certains secteurs comme l'aéronautique ou l'automobile et beaucoup moins dans l'agriculture ou le commerce :

"Au cours des 10 dernières années, le poids des groupes dans les échanges de la France s'est encore accru. S'ils représentent toujours environ la moitié des exportateurs, ils réalisent désormais 99 % des exportations, contre 96,5 % en 2004.[...]La montée des groupes dans les échanges s'accompagne d'une plus forte concentration de l'appareil exportateur. Tous secteurs confondus, la concentration des exportations a progressé au cours des 10 dernières années."

Par ailleurs, les montants moyens des exportations sont plutôt faibles. Le chiffre d'affaires réalisé à l'exportation est inférieur à 22.000 euros pour environ la moité des micro-entreprises et à 275.000 euros pour la moitié des PME hors microentreprises. À l'inverse, le montant médian des ETI s'élève à plus de 13 millions d'euros et celui des grandes entreprises à 233 millions d'euros.

 Des exportations favorables pour les grandes entreprises

Entre 2009 et 2015, les entreprises marchandes implantées en France ont déclaré une hausse de 28% de leur chiffre d'affaires à l'exportation (+139 milliards d'euros). Selon l'institut de statistiques, les ETI (+57 milliards et +33%) et les grandes entreprises (+65 milliards et +27%) "sont les principaux moteurs de cette croissance". Celui des PME s'avère bien plus faible avec une hausse de 13 milliards d'euros. Si ce montant peut paraître modeste, le rythme de progression (25%), demeure proche de l'évolution moyenne.

Un énième plan pour rien ?

Pour aider les PME à grandir à l'international, le gouvernement d'Édouard Philippe multiplie les initiatives. Il y a quelques semaines, le Premier ministre a confirmé par exemple la création de guichets uniques placés sous l'autorité des régions en France. Lors de la consultation publique organisée dans le cadre de la loi Pacte, cette proposition avait été mise en avant par le ministère :

"Actuellement, les acteurs du dispositif public d'appui à l'export (Business France, Chambre de commerce et d'industrie en France et à l'étranger, Conseillers du commerce extérieur, banques, assureurs-crédits privés, Bpifrance, etc.) interviennent souvent individuellement et de manière dispersée auprès des entreprises. Pour améliorer la lisibilité du dispositif d'accompagnement à l'export, tout particulièrement pour les plus petites entreprises, il est proposé de créer un guichet unique, en partenariat avec les régions".

Cette logique doit également prévaloir à l'étranger: dans huit pays-test (Singapour, Japon, Philippines, Hong-Kong, Russie, Norvège, Belgique, et Espagne), "Business France concèdera son activité à des structures privées capables de fournir des services de même qualité". Si ces initiatives ont été saluées par les acteurs de l'export en France, ce plan gouvernemental suscite des questions au regard des précédents dispositifs présentés par les différents gouvernements.

> Lire aussi : Commerce extérieur : les PME françaises, mauvaises élèves de l'Europe

Grégoire Normand
Commentaires 13
à écrit le 28/03/2018 à 18:36
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Comment voulez-vous exporter alors que la logistique est hors de prix, taxes sur le carburant péages, colis postaux, il ne suffit pas de produire ensuite faut exporter, on est des nains à côté des Allemands qui eux sont bien moins chers.

à écrit le 27/03/2018 à 14:16
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@chap 27/03/2018 10:50 Ne perdez pas votre temps à répondre, cela ne sert à rien même de lire. Il est d'ailleurs possible que cela soit un troll de ... Cordialement.

à écrit le 27/03/2018 à 10:20
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COMME JE L AI DEJA DIT LES ENTREPRISSES MANQUENT DE COMMERCIAUX COMPETANT QUI MAITRISENT LES LANGUES ET QUI AIME VOYAGE? VOILA UN BON PROJET POUR LA FRANCE FORMER DES CADRES MULTICARTES COMPETANT???

à écrit le 27/03/2018 à 9:56
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Alors que les grands médias français continuent à focaliser toute l’attention les informations venues d’outre-Manche confirment, semaine après semaine, à quel point le vote du Brexit provoque des conséquences économiques très positives au Royaume-Un...

le 27/03/2018 à 13:43
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En même temps, il est un peu normal que l'industrie britannique retrouve un peu de compétitivité avec une monnaie qui s'est effondrée de 13% par rapport à l'euro dès le lendemain du référendum... Mais bon, on verra si ça sera toujours le cas une f...

le 27/03/2018 à 16:09
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Pas effondrée, adaptée comme l' a fait la Suède qui n' a pas l' euro _ET LE REFUSE_ en dévaluant de 25 % et qui peut aujourd' hui donner des leçons à la zone euro .. Au-delà du satisfecit, économistes et politiques reconnaissent...

à écrit le 27/03/2018 à 9:37
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exporter c'est long, c'est complique, faut parler plusieurs langues, identifier des marches, gerer des incoterms des credos des devises du credit client (!!) a l'export, faut trouver des gens qui accepterontd'etre loin de chez eux ( moi je connais pl...

à écrit le 27/03/2018 à 8:51
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Souvenez vous du concept de "l'intelligence économique" qui ne date pas tant que ça au final, le principe était d'essayer de faire comprendre aux patrons de PME, qui comme les milliardaires bien souvent n'ont fait qu'hériter de leurs outils de produc...

le 27/03/2018 à 9:31
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il suffit que vous et vos amis creiez votre boite avec votre temps votre argent et vos competences, et que vous passiez 11 mois par an loin de votre famille au lieu d'avoir 6 mois de vacances et d'etre chez vous a 16.00 , et le probleme sera regle......

le 27/03/2018 à 9:48
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Churchill bien entendu je signale votre trollage qui ne dit rien et en plus je signale aussi une utilisation abusive du nom de Churchill qui était quand même d'un autre niveau que vous et du coup dont vous salissez le nom.

le 27/03/2018 à 10:50
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@Citoyen blasé. Encore des propos complètement à côté de la plaque qui ne veulent rien dire si ce que des relents de rhétorique marxiste léninisme . Êtes vous vraiment dans la réalité..... Aujourd'hui, il est impératif de créer des PME et ETI, c...

le 28/03/2018 à 8:50
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C'est bien vous avez changé de pseudo, je vous en remercie.

à écrit le 27/03/2018 à 8:09
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Le problème n'est pas lié à la taille des entreprises mais au rapport entre consommation d'énergie et cout de la main d'oeuvre. Il faut appliquer la note n°6 du CAE.

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