Financement du terrorisme : Bruno Le Maire accuse à nouveau les cryptomonnaies

Pour le ministre de l'Economie, les monnaies numériques développées grâce à la technologie blockchain permettent le financement d'activités terroristes. Ce n'est pas la première fois que le Ministre français adresse une telle critique.
(Crédits : COSTAS BALTAS)

Le drame de Conflans-Sainte-Honorine qui a vu le meurtre de l'enseignant Samuel Paty réveille la question du financement du terrorisme, notamment via les cryptomonnaies. C'est le lien de corrélation qu'a fait le ministre de l'Economie Bruno Le Maire : "les cryptomonnaies posent un vrai problème de financement du terrorisme", a-t-il rappelé dimanche sur France 3 ."Il y a aujourd'hui un problème de financement d'un certain nombre d'associations islamistes ou de réseaux islamistes sur lesquels je pense nous devons et nous pouvons mieux faire", a affirmé le responsable qui compte faire des propositions au ministre de l'Intérieur, à Matignon et à l'Elysée, "pour renforcer le contrôle des fonds financiers".

Ce n'est pas la première offensive de Bruno Le Maire contre les cryptomonnaies. En 2018 déjà, il pointait le risque terroriste via ses actifs numériques décentralisés et lançait dans la foulée une mission confiée à Jean-Pierre Landau, un ancien gouverneur de la Banque de France.

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Pour rappel, l'échange et le paiement en cryptomonnaies s'effectue de manière décentralisée, par la validation d'une communauté d'ordinateurs-calculateurs enregistrés sur un registre de compte appelé blockchain, qui permet de retracer les transactions effectuées. Leur usage pour des achats dans le monde physique reste néanmoins encore très limité.

Bruno Le Maire a toutefois argumenté : "vous pouvez aller demander 150 euros dans un bar-tabac, puis 150 euros dans un autre tabac et au bout du compte récolter une somme importante, 1.500 euros, qu'une association islamiste ou un combattant situé à l'étranger pourra retirer en liquide à l'étranger sans aucune trace", a-t-il illustré, invité de l'émission Dimanche en Politique.

Mi-septembre, Paris, Berlin, Rome, Madrid et La Haye avaient exigé des règles très strictes pour le déploiement de cryptomonnaies, telles la Libra de Facebook, sur le sol européen.

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"Il est nécessaire que tous les Français se rassemblent", a par ailleurs affirmé M. Le Maire, alors que des manifestations sont attendues dimanche partout en France en hommage au professeur Samuel Paty, décapité vendredi pour avoir montré en classe à ses élèves des caricatures de Mahomet.

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(Avec AFP)

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