France : l'inflation ralentit en novembre à 3,4% sur un an mais pèse toujours sur le portefeuille des ménages

L'inflation a ralenti en novembre pour s'établir à 3,4% sur un an, selon les données de l'INSEE. Mais elle continue de peser sur le pouvoir d'achat des ménages et les prix des produits alimentaires ne sont pas encore prêts de baisser.
L'inflation a ralenti ces derniers mois, mais elle continue de peser sur les dépenses des Français, qui adaptent de ce fait leurs achats.
L'inflation a ralenti ces derniers mois, mais elle continue de peser sur les dépenses des Français, qui adaptent de ce fait leurs achats. (Crédits : Reuters)

L'économie française va pouvoir souffler un peu. L'inflation a fortement ralenti en France en novembre, à 3,4% sur un an après 4,0% en octobre, selon les données provisoires communiquées ce jeudi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). « Globalement, l'inflation aujourd'hui, elle est vaincue et c'est un vrai succès économique », s'est félicité sur France Inter le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

« Cette baisse de l'inflation serait due au ralentissement sur un an des prix des services, de l'énergie et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés et de l'alimentation », complète l'institut. Sur un mois, les prix à la consommation se replieraient « légèrement » de 0,2% en novembre 2023, après avoir augmenté de 0,1% en octobre.

Dans le détail, les prix de l'énergie auraient en effet augmenté de 3,1% sur un an en novembre, contre une hausse de 5,2% en octobre, selon ces données provisoires. A titre de comparaison, en novembre 2022, lors de la crise énergétique, ils avaient flambé de 18,4% sur un an.

Côté alimentation, la hausse globale des prix a légèrement ralenti à +7,6% sur un an en novembre, contre +7,8% en octobre sur un an. En revanche, les prix de l'alimentation augmenteraient sur un mois « du fait des produits frais, les prix de l'alimentation hors frais restant stables », souligne l'Institut.

Pour rappel, l'inflation avait été revue en hausse depuis août et s'était établie à 4,9% sur un an. Elle avait ensuite stagné en septembre, selon l'INSEE.

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Une inflation qui pèse lourdement sur le porte-monnaie des Français

L'inflation a ralenti ces derniers mois, mais il ne faut pas crier victoire trop vite. Les prix des produits alimentaires ne « vont pas baisser » dans les rayons l'an prochain, car les coûts pour les entreprises qui les fabriquent n'ont globalement pas reflué, a souligné mardi 28 novembre, Jean-Philippe André, président du lobby de l'agroalimentaire Ania, principale organisation représentative des entreprises de l'agroalimentaire (hors coopératives). « Fort heureusement nous sommes entrés dans une phase de désinflation : les prix ne vont pas baisser, mais l'inflation va ralentir », a-t-il tenté de rassurer. Pour rappel, le coût de l'alimentation a augmenté pour les Français de 21% entre janvier 2021 et octobre 2023.

En outre, exceptionnellement en 2024, les négociations commerciales annuelles entre les enseignes de supermarché et leurs fournisseurs vont se conclure de manière anticipée - au plus tard le 31 janvier (plutôt que le 1er mars). Le gouvernement a porté cette mesure, récemment adoptée par le Parlement, dans l'espoir que les baisses de prix de certains ingrédients (céréales, huiles, volailles...) se traduisent au plus vite par un tassement des prix en rayons.

Des associations de consommateurs ont également relancé mercredi 30 novembre la polémique sur les marges jugées « excessives » des géants de l'agroalimentaire et de la grande distribution, en sommant Emmanuel Macron de respecter sa promesse d'un accord pour les modérer. Le chef de l'Etat avait en effet déclaré le 24 septembre : « On a des grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques et donc on veut les remettre autour de la table », assurant qu'il allait « veiller personnellement » à la mise en place d'un « accord sur la modération des marges ».

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Une croissance française en berne

Une inflation qui a un impact négatif sur la croissance. L'activité économique française s'est contractée de 0,1% au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents, pénalisée par des investissements et une consommation des ménages moins soutenus qu'estimé précédemment, a indiqué jeudi l'Insee. Cela signifie que si l'évolution du PIB se maintient en territoire négatif au quatrième trimestre, la France basculera en récession, définie comme deux trimestres consécutifs de baisse.

L'OCDE a également fortement réduit ce mercredi 29 novembre sa prévision de croissance pour 2024 en France, la faisant passer à 0,8% contre 1,2% en septembre. Et pour 2023, l'institution table sur une croissance de 0,9%. Ces résultats tombent alors que la situation économique de la France est particulièrement scrutée cette semaine. L'agence de notation S&P Global doit actualiser ce vendredi la note qu'elle accorde à l'Hexagone. Actuellement, elle est notée « AA », mais assortie d'une perspective négative.

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Une inflation toujours aussi forte en zone euro

Plus globalement, l'inflation est pour l'heure encore tenace en zone euro : elle devrait être de 5,5% sur un an en 2023 et de 2,9% l'an prochain, forçant la Banque centrale européenne (BCE) à maintenir son cap quant au niveau des taux d'intérêt qu'elle fixe. Christine Lagarde a assuré lundi dernier s'attendre à ce que les pressions inflationnistes continuent de s'atténuer, mais la Française a jugé que les perspectives à moyen terme étaient entourées d'une « incertitude considérable ». Même si selon elle, « ce n'est pas le moment de commencer à déclarer victoire ».

Une inflation élevée qui a un effet direct sur la croissance au sein de cette zone, attendue par l'OCDE à 0,6% cette année et à 0,9% l'an prochain, respectivement stable et en baisse de 0,2 point par rapport aux précédentes prévisions de l'institution en septembre.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 30/11/2023 à 13:24
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Les chiffres mentent, ils ne tiennent pas compte du carburant de l'électricité et de la nourriture !! Ils se basent sur ce qu'on ne consomme pas !!

le 30/11/2023 à 19:07
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Exact, l'inflation réelle des dépense du quotidien est supérieure à 25% ; sur les produits pour nos animaux domestiques, l'inflation réelle est de 50 à 60 % lorsque l'on prends en compte les réduction du poids réel des contenus dans les emballages - ...

à écrit le 30/11/2023 à 11:22
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La France dort...et dort toujours sur les lauriers de la "greedflation"! Un phénomène qui frappe essentiellement les prix de l'alimentation et qui consiste à accroître les prix de vente pour tirer profit de l’inflation en augmentant la marge bénéfici...

le 30/11/2023 à 14:39
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Seule l'Europe est concernée ? Pour le reste il y a un effet d'aubaine, l'inflation a bon dos mais qui en profite le plus sinon les multinationales de l'agroalimentaire

le 30/11/2023 à 20:27
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@Idx. Évidemment, d'où la France (le gouvernement) qui dort et dort toujours...!

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