
C'est un secret pour personne : la remontée des taux d'intérêt pénalise les Français, dès lors qu'il s'agit d'acheter un bien immobilier. Le réseau aux 960 agences immobilières, Century 21 (groupe Arche), en a encore fait la démonstration lors d'une conférence de presse le 26 juin dernier.
Une perte conséquente pour l'accédant
Partant du principe qu'un achat immobilier est en moyenne de 300.000 euros et qu'un acquéreur-type ne peut pas mettre plus de 37.500 euros d'apport personnel pour financer les 5,5% de frais d'agence et les 7% de frais de notaire, son président Charles Marinakis a comparé les plans de financement entre 2021, le 1er janvier 2023 et aujourd'hui au regard de l'évolution des taux de 1,5% à 3,5%.
Logiquement, il en ressort qu'à apport égal et sur une même durée de prêt de 20 ans, avec une assurance de 0,20% et une mensualité mensuelle de 1.500 euros identiques, l'emprunt passe de 300.000 à 251.500 euros en deux ans. Soit un total qui chute de 337.500 à 289.000 euros. Dit autrement, une perte de 48.500 euros pour l'accédant.
Tant est si bien qu'avec cette baisse de pouvoir d'achat, la surface moyenne des appartements et des maisons baisse continûment depuis 2020. De 58,7 m² pour les appartements et de 116,9 m² pour les maisons il y a trois ans, ces chiffres tombent à 57,6 m² et à 113,4 m² au premier semestre 2023.
Les vendeurs refusent, pour l'instant, de baisser leur prix
La remontée des taux n'est pas, pour autant, la seule explication à cette nouvelle donne, estime le patron de Century 21. « Post-Covid, tout le monde dit : "Je ne veux plus vivre dans 50 m², je me sauve, je veux vivre dans 70 m² avec un jardin". [Sauf que] ça a tellement fait monter les prix que vous êtes obligé de renoncer à de la surface », pointe Charles Marinakis.
« Il y a une espèce d'atroce ironie de cette mécanique-là où finalement ces migrations des investissements a fini par générer une hausse des prix [en Bretagne ou en Normandie par exemple], qui fait que vous êtes obligé de restreindre votre surface telle que vous l'aviez imaginée au départ », insiste le président du réseau Century 21.
D'autant que les vendeurs refusent - pour l'instant - de baisser leur prix. Là est la clé, estime pourtant Charles Marinakis. « Pour que le marché reparte, il n'y a pas d'alternative possible : il faut que les prix baissent substantiellement de l'ordre de 10 à 12% en fonction des territoires pour compenser la hausse des crédits », insiste-t-il. A bon entendeur...
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