Une annonce de l'exécutif européen précède souvent une mesure sur le plan national. Ainsi, l'Union européenne a indiqué qu'elle n'a pas renouvelé pour l'instant son contrat de fourniture de vaccins Covid-19 avec AstraZeneca pour après le mois de juin. « Nous n'avons pas renouvelé le contrat (avec AstraZeneca) après le mois de juin. On verra, on regarde ce qu'il se passe », a déclaré dimanche le commissaire européen Thierry Breton, sur France Inter/France Info.
Ce non-renouvellement actuel signifie-t-il une fin de non-recevoir définitive pour le vaccin AstraZeneca, tandis que le nombre de doses disponibles dans l'Hexagone devait atteindre 44 millions après le mois de juin, au second semestre 2021? Thierry Breton a laissé planer le doute.
Début avril, l'AstraZeneca représentait encore une injection sur cinq parmi trois vaccins autorisés en France (avec le Pfizer et Moderna). Toutefois, la part du vaccin du laboratoire suédo-britannique devrait diminuer pour atteindre près de 15% des livraisons sur la deuxième moitié de l'année, selon les données de la Direction générale de la Santé le 28 avril.
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A la suite de ce potentiel coup de frein de Bruxelles sur les commandes d'AstraZeneca, Paris a également pris position. Le lendemain, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué que la campagne de vaccination avec le vaccin AstraZeneca ne sera « probablement » pas élargie aux moins de 55 ans en France.
La décision de la HAS...
Interrogé sur LCI sur le fait de savoir si le gouvernement envisageait d'élargir l'utilisation du vaccin aux moins de 55 ans, M. Véran a répondu: « Probablement non à l'heure actuelle ».
Le ministre avait saisi la HAS fin avril pour étudier la possibilité de permettre à tous les volontaires, quel que soit leur âge, de se faire vacciner à l'AstraZeneca en signant une décharge.
La Haute autorité de santé (HAS) avait déjà décidé mi-mars de restreindre l'utilisation du vaccin aux plus de 55 ans à cause de rares cas de thromboses atypiques et de troubles de la coagulation.
D'autres vaccins possibles selon Emmanuel Macron
Olivier Véran a aussi apporté une explication aux propos d'Emmanuel Macron, qui a déclaré dimanche en marge d'un sommet européen que « pour répondre aux variants, on voit que d'autres vaccins (qu'AstraZeneca) sont aujourd'hui plus efficaces ».
Vendredi, l'Organisation mondiale de la santé a validé le vaccin du laboratoire chinois Sinopharm. A citer également, le vaccin russe Spoutnik V pour lequel l'Allemagne s'est montrée prête à en commander 30 millions de doses, ainsi que le vaccin de Johnson & Johnson (unidose). L'ensemble de ces vaccins qui - tout comme AstraZeneca - n'utilisent pas la technologie par ARN messager utilisée par Pfizer/BioNTech et par Moderna.
Selon le ministre de la Santé, le chef de l'Etat répondait « à une question sur l'horizon à l'année prochaine, si de nouveaux variants devaient émerger nécessitant des rappels de vaccination ». Dans ce cas, « nous considérons au niveau international que d'autres mécanismes que celui d'AstraZeneca pourraient être plus efficaces plus rapidement ».
Olivier Véran a affirmé que pour autant, ce produit restait un « bon vaccin », et indiqué que pour la seule journée de vendredi « les (médecins, infirmiers,..) libéraux ont fait 61.000 (doses d') AstraZeneca en une journée ».
De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé samedi un nouveau contrat pour acheter jusqu'à 1,8 milliard de doses de vaccins contre le Covid à BioNTech-Pfizer.
Le vaccin d'AstraZeneca, qui utilise une technologie plus traditionnelle, a pâti de très forts retards de livraison qui ont poussé l'UE a introduire une action en justice contre le laboratoire suédo-britannique. L'UE et AstraZeneca s'expliqueront le 26 mai devant un tribunal de Bruxelles à ce sujet.
De rares cas de thrombose associés à son inoculation ont par ailleurs amené à en restreindre l'usage.
(Avec AFP)