L'exécutif nomme l'économiste Gilbert Cette à la tête du Conseil d'orientation des retraites

Economiste multi-casquette, le nouveau président du Conseil d'orientation des retraites est un soutien de la politique économique menée par Emmanuel Macron. Il remplace l'ancien énarque Pierre-Louis Bras, dont les avis critiques sur la dernière réforme des retraites avaient contrarié plusieurs membres de l'exécutif.
En avril 2017, au moment de l'élection présidentielle, Gilbert Cette avait signé avec une quarantaine d'autres économistes une tribune de soutien à Emmanuel Macron.
En avril 2017, au moment de l'élection présidentielle, Gilbert Cette avait signé avec une quarantaine d'autres économistes une tribune de soutien à Emmanuel Macron. (Crédits : Arno Lam)

Après avoir remercié la semaine dernière Pierre-Louis Bras, président pendant neuf ans du Conseil d'orientation des retraites (COR), le gouvernement a nommé son remplaçant, lors d'un Conseil des ministres ce mardi. C'est l'économiste français Gilbert Cette, 67 ans, qui se voit attribuer la présidence de cette instance très scrutée en matière de politique sociale. Son nom avait été révélé ce lundi après-midi par l'agence de presse AEF.

Un économiste multi-casquette

Titulaire d'un doctorat en science économique de l'Université Paris I - Panthéon Sorbonne, Gilbert Cette enseigne au sein de l'école de commerce Neoma et de l'Université d'Aix-Marseille.

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Ancien membre du Conseil d'analyse économique, il est adjoint au directeur général des études et des relations internationales de la Banque de France, et président depuis 2017 du groupe d'experts sur le salaire minimum (Smic), chargé de remettre chaque année un rapport au gouvernement. Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages relatifs au droit du travail et aux politiques macro-économiques.

Soutien de la réforme des retraites

En avril 2017, au moment de l'élection présidentielle, il avait signé avec une quarantaine d'autres économistes une tribune de soutien à Emmanuel Macron, publiée dans le quotidien Le Monde.

« Nous estimons que le programme d'Emmanuel Macron est le plus à même de poser les bases de la nouvelle croissance économique dont notre pays a besoin. Il l'est parce qu'il fait le pari du travail, de la jeunesse, de l'innovation, de l'inclusion, de l'investissement et de la transition environnementale », écrivaient les auteurs de cette tribune.

Il s'est depuis exprimé plusieurs fois dans la presse, notamment pour soutenir la réforme des retraites qu'il a par exemple jugée, dans le quotidien économique Les Echos en janvier, « assez équilibrée » et à même « d'assurer la soutenabilité du régime ».

L'ancien président « évincé », selon plusieurs syndicats

Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière qu'il souhaitait remplacer l'ancien président du COR, assurant que ce n'était « pas une sanction » mais un « timing cohérent », après quasi dix ans en fonction. En coulisse, Pierre-Louis Bras, 65 ans, semblait très critiqué par l'exécutif pour ses avis nuancés et parfois critiques sur la dernière réforme des retraites.

Plusieurs syndicats avaient interprété son débarquement comme une éviction liée à ses prises de position durant toute cette séquence sociale. « Son seul défaut, ça a été d'être indépendant et d'avoir tenu sur les faits et les chiffres pendant la réforme des retraites », a réagi auprès de l'AFP la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. « Je pense que c'est cela qui a déplu au gouvernement ».

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Formé notamment à HEC et l'ENA (dans le corps des inspecteurs généraux des affaires sociales), passé par le secteur bancaire et les cabinets ministériels de gauche, Pierre-Louis Bras contredisait certaines prévisions gouvernementales sur la réforme des retraites, déclenchant la colère des membres de la majorité présidentielle. Ces derniers l'avaient accusé de relativiser l'ampleur des déficits à venir. Lors d'une audition à l'Assemblée nationale en janvier 2023, Pierre-Louis Bras avait notamment déclaré :

« Les dépenses de retraites ne dérapent pas. »

« Il y a beaucoup d'hypothèses dans le rapport du COR » et « cela peut nuire à la lisibilité de ses conclusions », avait réagi à l'époque la Première ministre Elisabeth Borne. Pour rappel, selon l'exécutif, la réforme a pour objectif de redresser les finances du régime. Ce, via une mesure phare : le report de l'âge de départ, peu apprécié des Français.

Une instance indépendante rattachée à Matignon

Née en 2000, le COR est une instance d'expertise et de concertation rattachée à Matignon, mais qui travaille de façon indépendante. Le Conseil d'orientation des retraites regroupe 41 membres parmi lesquels figurent parlementaires, représentants du patronat et des syndicats, membres des grandes administrations et experts. Nommé en Conseil des ministres, son président est chargé « d'analyser et de suivre les perspectives à moyen et long terme du système de retraite français ».

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 01/11/2023 à 11:39
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Bien sur il faut mieux avoir un Président du COR, en ACCOR avec la politique MACRON sur les retraites, du régime général en particulier. Mais j'espère aussi que compte tenu d'un nombre de naissances en France de plus en plus bas, il saura le momment ...

le 01/11/2023 à 18:03
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Vos veux vont être exaucés il est là pour tuer les retraites. c'était le billet pour qu'il soit Président de la République d'où n'importe quelle réforme pour vu qu'elle mène au même but .

à écrit le 01/11/2023 à 10:50
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En clair le triumverat- Macron/ Borne/Lemaire, prépare le terrain pour une autre réforme des retraites en 49.3 d’ici peu….tic tac tic tac La faute au budget Jo qui dérape sans doute ….retards et délais de livraisons non respectés, scandales des e...

à écrit le 01/11/2023 à 10:43
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Indépendant? Ou est l indépendance quand vous êtes nommé en conseil des ministres.. comme tant d autres ex le PDG et Top management de la sncf sont nommés en conseils des ministres .. - leur salaire n est pas ceux de la sncf trop bas ils ne trouver...

à écrit le 31/10/2023 à 18:20
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"C'est l'économiste français Gilbert Cette, 67 ans" Toujours pas en retraite ?

le 31/10/2023 à 20:27
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@lachose: Tiens! Vous avez remarqué? Il me semble qu'une loi était en cours de rédaction pour maintenir en fonction certains fonctionnaires (hauts, évidemment) au delà de l'âge légal. Sans doute les fauteuils dorés manquent-ils. Il est vrai que le C...

à écrit le 31/10/2023 à 17:54
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Un économiste en fin de carrière qui s'adapte à tout les râteliers "idéologiques" ? ;-)

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