L'inflation confirmée à 4,5% en mars : le SMIC augmentera de 2,65% au 1er mai

L'indice des prix à la consommation a bondi de 4,5% en mars a confirmé l'Insee ce vendredi. La fièvre des prix de l'énergie contribue grandement à cette hausse.
Grégoire Normand
L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui sert de base de comparaison au niveau européen, s'affiche en hausse de 5,1% sur un an, après +4,2% en février.
L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui sert de base de comparaison au niveau européen, s'affiche en hausse de 5,1% sur un an, après +4,2% en février. (Crédits : Reuters)

"La guerre en Ukraine affecte sévèrement l'économie de la zone euro et a considérablement accru l'incertitude", a souligné ce jeudi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde. L'institut de Francfort est actuellement sur une ligne de crête. Hier, la BCE a confirmé la normalisation de sa politique monétaire sans se montrer pressée de relever les taux en dépit du "sévère" impact économique de la guerre en Ukraine, notamment sur l'inflation.

En France, la hausse des prix a atteint un record au mois de mars, à 4,5% en glissement annuel, contre 3,8% en février. De son côté, l'inflation sous-jacente qui ne prend pas en compte les prix les plus volatiles est restée stable en mars sur un an à 2,5%.

"Ce chiffre de 4,5% était anticipé. On s'attendait déjà à avoir une inflation importante à plus de 3% avant la guerre dans le contexte de la reprise. La reprise post-covid avec des politiques monétaire et budgétaire accommodantes explique une partie de l'inflation. Cette tendance devait s'arrêter juste avant l'été. La guerre en Ukraine a entraîné une forte contribution à l'inflation. Tout va dépendre de la durée de la guerre. On ne voit pas de baisse avant la fin de l'année. C'est une inflation avant tout énergétique", a rappelé Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO interrogée par La Tribune.

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Une forte poussée des prix de l'énergie

Sans surprise, le principal moteur de l'inflation reste l'énergie avec une vive accélération en mars à 29% contre 21% en février. "La hausse sur un an des prix des produits pétroliers est nettement plus vive que le mois précédent (+43,5 % après +26,9 %) en lien avec les prix du gazole (+43,6 % après +26,3 %), de l'essence (+30,5 % après +22,4 %) et des combustibles liquides (+84,0 % après +43,4 %)", soulignent les statisticiens.

Après avoir atteint un sommet, les prix du gaz commencent à ralentir en restant à des niveaux stratosphériques (+41,3 % après +47,1 %). La succession des crises ces dernières années ont considérablement chamboulé le marché des prix de l'énergie et des matières premières. Après avoir frôlé la déflation à la fin de l'année 2020, les prix de l'énergie ont rebondi sous l'effet notamment de la reprise.

Hausse des prix de l'alimentaire

Sur le front des produits alimentaires, l'indice des prix a également accéléré en mars à 2,9% contre 2,1% en février. Ce sont principalement les produits frais comme les légumes et le poisson qui enregistrent des fortes hausses. Les prix de la viande et du pain connaissent également des augmentations de prix supérieures à 3% en glissement annuel.

Toutes ces hausses risquent de fortement peser sur la consommation des ménages. Beaucoup d'économistes redoutent un ralentissement des achats au cours du premier semestre. En début de semaine, la Banque de France a déjà révisé les chiffres de la croissance du premier semestre à la baisse de 0,25%. De son côté, Anne-Sophie Alsif estime que "pour l'instant, il existe peu de risque de récession. Il y a toujours le matelas du "quoi qu'il en coûte" pour les ménages et les entreprises."

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Revalorisation du SMIC le premier mai prochain

Cette forte inflation va entraîner une revalorisation automatique du Smic au 1er mai prochain. Ce vendredi, le ministère du Travail a indiqué qu'elle serait comprise entre 2,4 et 2,6%, soit entre 30 et 35 euros brut par mois. Le Smic s'élève actuellement à 1.603 euros brut par mois. "Avec cette augmentation, le SMIC horaire brut passera de 10,57 euros à 10,85 euros quand le SMIC mensuel brut, pour une personne à temps plein, passera de 1603,12 euros à 1645,58 euros", précise le cabinet de la ministre Elisabeth Borne dans un communiqué.

Grégoire Normand
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