L’inflation rebondit à 6% sur un an en janvier en France

La hausse des prix a légèrement repris du terrain avec une hausse de 6% sur un an après un mois de décembre à un creux de 5,9%. Un rebond qui devrait tenir jusqu’au printemps d’après l’Insee.
Les prix alimentaires ont augmenté de 9,8% sur un an en janvier après 9,3% en décembre 2022.
Les prix alimentaires ont augmenté de 9,8% sur un an en janvier après 9,3% en décembre 2022. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Petite pause sur la baisse de l'inflation. En France, la hausse des prix à la consommation a atteint 6% sur un an en janvier, soit plus qu'en décembre où l'inflation était tombée à 5,9%, selon une première estimation publiée ce mardi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Chiffre de référence pour les comparaisons avec les autres pays européens, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) s'établit à 7% sur un an en janvier, après 6,7% en décembre.

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Une baisse des aides qui se répercute sur le portefeuille des ménages

« Cette légère hausse de l'inflation serait due à l'accélération des prix de l'alimentation et de ceux de l'énergie », respectivement en augmentation de 13,2% et 16,3% sur un an, indique l'Insee dans un communiqué. Les prix de l'énergie « rebondiraient du fait de la hausse des prix des produits pétroliers, en partie due à la fin des remises sur les carburants, et de celle, encadrée, des prix du gaz ». La fin de la remise à la pompe de 10 centimes d'euros par litre a, en effet, pris fin. Une mesure à laquelle s'est ajouté le passage du plafonnement de la hausse du prix du gaz de 4% à 15% depuis le premier janvier 2023. « Alors que les mesures gouvernementales portant sur les prix de l'énergie avaient fait baisser de près de 3 points de pourcentage l'inflation en France en 2022, les ménages français font finalement face à des fortes hausses de leurs factures d'énergie, bien après les voisins européens », commente l'économiste d'ING Charlotte de Montpellier. À titre de comparaison, les prix de l'énergie avaient progressé de 15,1% sur un an en décembre contre plus de 16% selon les chiffres de l'Insee publiés ce mardi. Sans compter que, le plafond du tarif réglementé de l'électricité va lui aussi être relevé de 4% à 15% au premier février.

La progression des prix des service ralentit

Quant aux produits alimentaires, la hausse des prix s'est accélérée en janvier à la fois pour les produits frais (+9,8% sur un an après +9,3% en décembre 2022) et les autres produits alimentaires (+13,8% après +12,6%). L'évolution du coût des produits manufacturés est, quant à elle, restée stable (+4,6% en décembre 2022 et en janvier 2023), tandis que les prix du tabac ont progressé un peu moins rapidement qu'en décembre (+0,2% après +0,3%).

À l'inverse, la progression des prix des services a ralenti durant le premier mois de l'année 2023, passant de 2,9%  sur un an en décembre à 2,6% en janvier. Une « bonne nouvelle » pour Charlotte de Montpellier, selon qui « les prix des services semblent pour le moment peu touchés par les hausses de coûts » et en particulier par les revalorisations du Smic ces derniers mois.

La France devrait rattraper ses voisins

Dans sa dernière note de conjoncture publiée mi-décembre, l'institut tablait sur un pic d'inflation à 7% sur un an en janvier et février 2023, avant un reflux progressif. ING s'attend, pour sa part, à une inflation maximale de 6,5% au premier trimestre 2023. « L'inflation française sera bientôt plus élevée que celle observée dans les pays voisins », conclut Charlotte de Montpellier.

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Toujours est-il que ce constat de reflux d'inflation devrait être commun à de nombreux pays de la zone euro, dont l'activité économique devrait notamment être dopée par la réouverture de la Chine. Ainsi, l'Espagne affiche +5,8% en janvier contre +5,7% en décembre, soit une hausse de 0,1 point de pourcentage, à égalité avec la France.

La Banque centrale européenne va maintenir ces taux hauts

Pour l'institution de Francfort, les comptes ne sont pas bons. Alors que les investisseurs et les entreprises espèrent une fin de la hausse des taux directeurs (qui ont augmenté de 250 points de base depuis mai dernier en Europe), qui nuisent aux crédits et aux investissements, ce scénario ne semble pas certain dans les prochains mois. La BCE a rappelé à plusieurs reprises son objectif de ramener l'inflation à 2%, loin du chiffre de la zone euro qui affiche 9,2% sur un an en décembre après 10,1% en novembre.

Résultat, Christine Lagarde « n'a pas d'autres choix que de réaffirmer », lors de la réunion de politique monétaire de ce jeudi 2 février, « son engagement du mois de décembre à délivrer une hausse de taux de 0,5 point de pourcentage, qui devrait se poursuivre au mois de mars », a affirmé à l'AFP Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet. Cette nouvelle hausse portera le taux rémunérant les liquidités bancaires non distribuées en crédit à 2,5% et celui sur les opérations de refinancement à court terme à 3,0%, au plus haut depuis novembre 2008.

(Avec AFP)

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