L'inflation stagne toujours en septembre, maintenue par les prix de l'énergie

La hausse des prix s’est établie à 4,9% en septembre sur un an, identique au chiffre d'août. En septembre, les prix de l'énergie ont augmenté de 11,9% sur un an, après 6,8% en août. Une hausse qui résulte d'un net rebond des produits pétroliers, a détaillé l'Institut national de la statistique.
Les prix de l'alimentation, qui étaient devenus le principal moteur de l'inflation, ont continué à ralentir.
Les prix de l'alimentation, qui étaient devenus le principal moteur de l'inflation, ont continué à ralentir. (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 13 octobre 2023 à 09h12 et mis à jour à 09h54] La France n'en a pas encore fini avec l'inflation. L'indice des prix à la consommation s'est établi à 4,9% sur un an en septembre, a indiqué vendredi l'Insee, confirmant sa première estimation. Le taux d'inflation est identique à celui enregistré en août, mois qui avait été marqué par un sursaut, après une hausse des prix de 4,3% sur un an en juillet. Il s'agit de bien meilleurs chiffres que ceux de l'été 2022. L'inflation avait alors grimpé au-delà des 10%, mais ils restent bien loin de l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne.

Lire aussi« La France est dans une situation inflammable », Pierre Boyer (économiste à Polytechnique)

L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), utilisé pour des comparaisons à l'échelle européenne, lui, a été révisé en hausse de 0,1 point à 5,7% sur un an en septembre, comme le mois précédent.

Le regain de l'énergie, principal problème

Dans le détail, les prix de l'énergie ont augmenté de 11,9% sur un an, après 6,8% en août, en raison du « net rebond » des produits pétroliers, a détaillé l'Institut national de la statistique. Toujours en hausse, les prix de l'électricité ralentissent un peu (+16,1% après +18%), tandis que le gaz a augmenté au même rythme (+7,6%).

Lire aussiLa guerre entre Israël et le Hamas fait bondir les cours du pétrole, l'Iran au centre de l'attention

Mais ces derniers représentent moins de 10% du panier de consommation pris en compte par l'Insee pour son calcul. Dans le même temps, l'alimentation pèse environ 16% et les services (hébergement et transports notamment) plus de la moitié.

Et les prix de ces biens et services ont justement continué à ralentir, pour le sixième mois consécutif, avec une progression de 9,7% sur un an en septembre, contre 11,2% en août. Le repli est plus marqué pour les produits frais. Sur un mois, ils se sont même replié de 0,3%, une première depuis octobre 2021, selon l'institut statistique. Les prix des services comme les loyers, les services de communication ou la restauration (+2,9% sur un an en septembre après +3%) ainsi que ceux des produits manufacturés tels que les gros appareils ménagers ou les livres (+2,9% après +3,1%) ont également ralenti.

Essoufflement de la consommation

Cette résilience de l'inflation provoque des effets ricochets, notamment sur la consommation. D'autant que ce poids sur le pouvoir d'achat est couplé à une hausse du coût de l'endettement pour les ménages et les entreprises françaises consécutive à la hausse des taux directeurs que la Banque centrale européenne. Pour rappel, cette dernière a augmenté ses taux de 25 points de base le 14 septembre dernier, les faisant atteindre une fourchette entre 4% et 4,75%. Résultat, en août, la consommation des ménages s'est contractée de 1,9% sur un an et de 0,5% sur un mois, selon l'Insee.

Ces chiffres confirment la lente baisse observée depuis plusieurs mois, particulièrement visible pour les dépenses alimentaires. En août, la consommation de ces produits a encore diminué de 0,5%, comme en juillet, à cause du recul des achats de produits agroalimentaires et agricolest. Egalement en baisse, la consommation des biens fabriqués a diminué de 0,5% sur un mois en août alors qu'elle avait connu une hausse de 1,7% en juillet. Cette chute s'explique « à la fois par un nouveau recul des achats de chaussures et cuir et par la diminution des dépenses en habillement et en textile », précise l'Insee.

Enfin, dans le secteur de l'énergie, les dépenses des ménages continuent de « diminuer légèrement » (-0,6% en août après -0,3% en juillet), sous l'effet d'un nouveau recul des achats de fioul et gasoil.  La consommation de gaz et d'électricité est, elle, « quasi stable » sur un mois.

Le gouvernement veut baisser les prix de l'alimentaire

Pour tenter de soulager le porte-monnaie des Français, et relancer la consommation, le gouvernement fait pression sur les acteurs de l'industrie l'agroalimentaire pour faire baisser les prix en rayons, avec « l'objectif »  d'obtenir « des baisses de tarifs dès le mois de janvier 2024 », avait déclaré Bruno le Maire, le 31 août dernier.

Lire aussiNégociations commerciales : la bataille des PME et ETI françaises pour accéder aux linéaires

Lundi, l'Assemblée nationale a adopté un projet de loi, proposé par le gouvernement le 27 septembre. Il permet d'avancer la date de fin des négociations commerciales entre grands industriels et supermarchés au 15 janvier, au lieu du 1er mars. Le projet de loi prévoyait initialement de l'avancer pour les plus gros industriels uniquement. Mais les plus petits acteurs craignaient d'être désavantagés en passant dans un second temps. Finalement, les députés ont adopté un amendement qui impose que les négociations aboutissent le 31 décembre pour les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 350 millions d'euros et le 15 janvier pour les autres.

Cette loi reste critiquée par des acteurs de la grande distribution. Mercredi, le PDG de Système U, Dominique Schelcher a dit craindre un « engorgement » dans les négociations, dont la grande majorité devra se conclure le 31 décembre. « Le calendrier fixé va conduire à un engorgement pour les négociateurs au moment des fêtes de fin d'année », a estimé sur X (ex-Twitter) le patron du quatrième acteur de la grande distribution en France, derrière E.Leclerc, Carrefour et Intermarché.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 14/10/2023 à 18:15
Signaler
Les malins, les érudits de rang social élevé font la morale aux pauvres sur l'argent depuis des années. Mais que dire des gouvernements, des entreprises (les mêmes érudits) qui n'appliquent plus depuis des lustres la notion de sécurité : une part du ...

à écrit le 14/10/2023 à 18:06
Signaler
Chaque fois qu'un citoyen renonce a acheter ! C'est une entreprise, un artisan, un journal, un producteur, qui perd un client et du chiffre d'affaire. Qui se voit lui même glisser vers l'ombre de la faillite. L'économie est circulante. Comme la chain...

à écrit le 13/10/2023 à 12:48
Signaler
Le mauvais timing de la transition énergétique/climatique et surtout la ligne radicale et irrationnelle suivie en la matière par le gouvernement est inflationniste. Et ne me dites pas que ce gouvernement fantoche l'ignore.

à écrit le 13/10/2023 à 9:26
Signaler
Vive le réchauffement climatique du coup. Nos dirigeants sont géniaux, à chaque fois qu'ils pètent c'est en fait une nouvelle langue qu'ils inventent ! Prosternez vous les gueux ! Et puis c'est tout.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.