La guerre entre Israël et le Hamas fait bondir les cours du pétrole, l'Iran au centre de l'attention

Les cours du pétrole se sont envolés de plus de 3% lundi, grimpant même au-dessus de 5%, après l'offensive surprise ce week-end du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël. L'attention se porte en particulier sur l'Iran, pays producteur et par lequel transite l'or noir.
La guerre suscite des craintes sur ses conséquences sur l'inflation, la hausse des coûts de l'énergie est en effet une des principales causes de la flambée des prix actuelle.
La guerre suscite des craintes sur ses conséquences sur l'inflation, la hausse des coûts de l'énergie est en effet une des principales causes de la flambée des prix actuelle. (Crédits : Reuters)

[Article publié ce lundi 9 octobre 2023 à 07H17 et mis à jour à 16H23] La situation en Israël inquiète les marchés pétroliers. Ces derniers craignent en effet une escalade de la situation géopolitique et des perturbations de l'approvisionnement de l'or noir venant d'Iran et transitant par ce pays.

Alors que les cours étaient orientés à la baisse avant le début de l'attaque du Hamas contre Israël, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison, prenait 3,29% à 87,36 dollars vers 11H30 GMT (13H30 à Paris). Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre, il était en hausse de 3,42% à 85,62 dollars. Les deux références mondiales de l'or noir ont même brièvement grimpé de plus de 5%, le Brent atteignant 89,00 dollars le baril.

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Cet élan d'achat a été motivé « par les investisseurs qui ont ajouté une prime de risque géopolitique dans le prix et une nouvelle demande après la forte correction de la semaine dernière », explique Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

« Ce qui est déterminant pour les marchés est de savoir si le conflit reste contenu ou s'étend à d'autres régions, en particulier à l'Arabie saoudite », développent, de leur côté, Brian Martin et Daniel Hynes analystes chez  ANZ. « Dans un premier temps au moins, les marchés semblent penser que la situation restera limitée en termes de portée, de durée et de conséquences sur les prix du pétrole. Mais on peut s'attendre à une plus grande volatilité ».

Stephen Innes, de SPI Asset Management, a cependant mis en garde, estimant que l'histoire a montré « que les prix du pétrole ont tendance à enregistrer des gains durables après les crises au Moyen-Orient ».

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L'Iran au centre de l'attention

L'attention se concentre en particulier sur l'Iran. « Même si l'équilibre (...) entre l'offre et la demande n'est pas affecté pour le moment, l'attention se porte désormais résolument sur l'Iran, principal soutien » du Hamas, confirme, en effet, Tamas Varga, de PVM Energy.

L'offensive surprise du Hamas suscite « des inquiétudes quant à la stabilité au Moyen-Orient, en particulier en ce qui concerne l'Iran », poursuit Ole Hansen, notamment après la publication d'un article du Wall Street Journal publié dimanche, selon lequel Téhéran aurait aidé à planifier l'attaque pendant plusieurs semaines. Mais ces informations ont été rejetées ce lundi par le porte-parole de la diplomatie iranienne.

Selon Tamas Varga, « toute mesure de représailles sur les infrastructures » iraniennes, ou « la menace de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transitent quotidiennement 17 millions de barils de pétrole par jour », pourraient faire « flamber les prix ».

Des tensions au Moyen-Orient et l'affermissement des sanctions économiques contre l'Iran ont d'ailleurs déjà fait bondir les prix par le passé. De 2011 jusqu'à 2014, les cours du Brent avaient fluctué autour de 100 dollars le baril, soutenus à la fois par le durcissement des sanctions internationales contre Téhéran et le conflit syrien.

Des perturbations potentielles de l'approvisionnement en provenance de l'Iran sont d'autant plus importantes que « la production et les exportations (du pays) ont augmenté » en dépit des sanctions américaines, relève Ole Hansen. En effet, « la production a augmenté de près de 600.000 barils au cours de l'année écoulée », « ce qui a permis d'atténuer les tensions orchestrées par l'Arabie saoudite et la Russie » sur l'offre, explique-t-il encore.

L'Arabie Saoudite va continuer à réduire sa production

Des tensions qui risquent de se répercuter sur les prix de l'inflation. La hausse des coûts de l'énergie est, en effet, l'une des principales causes de la flambée des prix actuelle.

« Je pense que ce que nous pouvons tous souhaiter aujourd'hui, c'est (...) éviter un embrasement régional qui aurait des conséquences politiques importantes et également des conséquences économiques », a ainsi estimé, ce lundi, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

D'autant que, la semaine dernière, un panel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+) a recommandé de maintenir la stratégie actuelle de baisse de production, renforcée par les coupes saoudiennes et russes, dans le but de soutenir les cours.

Elle a également salué « les efforts de l'Arabie saoudite », cheffe de file du groupe, qui réduit volontairement sa production d'un million de barils par jour depuis juillet. Le ministère saoudien de l'Énergie a confirmé la poursuite de cette mesure jusqu'à fin 2023. La production du royaume devrait donc s'élever à environ 9 millions de barils par jour pour les mois de novembre et décembre. La Russie, autre poids lourd de l'Opep+, maintient aussi la diminution de ses exportations de l'ordre de 300.000 barils par jour jusqu'à décembre, a indiqué le vice-Premier ministre Alexandre Novak. Ces décisions viennent s'ajouter aux baisses instaurées depuis début mai et en vigueur jusqu'à fin 2024 par neuf pays, dont Riyad, Moscou, Bagdad ou encore Dubaï, pour un total de 1,6 million de barils quotidiens.

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Terra Nova propose de baisser les taxes en cas d'envolée des prix du pétrole

« Taxer moins » les carburants en cas d'envolée des prix du pétrole, « et davantage en cas de baisse », c'est la proposition formulée lundi par Terra Nova, après des semaines de débats enflammés sur le prix à la pompe. « En cas d'envolée des prix internationaux du baril, le taux de taxe pourrait diminuer afin d'atténuer l'impact sur les prix à la pompe. Inversement, le taux de taxe augmenterait lorsque les prix baissent, afin de préserver l'incitation à décarboner », expose l'économiste du climat Quentin Perrier dans une note que le centre de réflexion classé à gauche doit publier dans la journée, alors que le prix des carburants flirte avec les 2 euros le litre.

La mesure a déjà existé en France entre 2000 et 2002, sous le gouvernement Jospin, sous le nom de « TIPP flottante ». Mais ce dispositif avait souffert de « trois défauts importants » : sa gouvernance (chaque hausse ou baisse des taxes devait être votée par le Parlement), sa complexité et sa lenteur à se répercuter dans les stations-service. Pour y remédier, la note suggère de définir chaque année dans la loi de finances un barème qui ferait fluctuer automatiquement le taux des taxes sur le carburant en fonction des prix du baril.

(Avec AFP)

Commentaires 14
à écrit le 09/10/2023 à 14:55
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Les États-Unis auraient envoyé des navires de guerre en direction du détroit d'Ormuz parce que les responsables de la sécurité iranienne auraient aidé à planifier la frappe. En même temps, l’Iran n'est-il pas à la fois un important producteur de pétr...

à écrit le 09/10/2023 à 12:49
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juste une réflexion avant la guerre le baril avait reculé de 10 dollars depuis debut octobre on était aux alentours de 95 dollars/baril donc faut arrêter avec les titres racoleurs .

à écrit le 09/10/2023 à 12:39
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Sur le fond d'une "guerre économique et monétaire" à l'échelle mondiale - dont le système des pétrodollars pèse lui-aussi très lourd dans la balance - ainsi qu'à la lumière d'une nouvelle contruction de deux blocs distincts, devons-nous y percevoir u...

à écrit le 09/10/2023 à 12:31
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C'est vrai que ces deux peuples'Israel et les territoires occupés de Gaza sont des producteurs hors pair de pétrole. Vraiment tout est bon pour nous faire payer. Bref ou sont les dindons hein ?

le 09/10/2023 à 13:13
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Il existe un vrai risque d'embrasement de toute la région, et il ne vous aura pas échappé qu'il y a un pays producteur de pétrole majeur à proximité immédiate de Gaza et d'Israël.

à écrit le 09/10/2023 à 10:40
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Lemaire sinistre des finances va fulminer. Poutine roi des echecs. Micron empereur despote aux petits bras.

le 09/10/2023 à 13:26
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@matins calmes: Les autres? Je ne sais pas, mais Le Maire doit se frotter les mains: l'Etat Français est un émir du pétrole; notez qu'il demande à TOTALENERGIES de faire un effort, aux raffineurs et aux distributeurs de rogner sur leurs marges, mais...

à écrit le 09/10/2023 à 10:07
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Avant ce conflit la Russie et l'Arabie Saoudite avaient déjà décidé de réduire leur production afin de faire augmenter les cours du pétrole pour atteindre les 100 dollars le baril ( article lu dans la tribune ces derniers jours ) .

à écrit le 09/10/2023 à 9:44
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Selon certaines sources, les services secrets israéliens étaient informés de ce qui se préparait. Netanyahou a laissé faire. Ainsi il espère que la sympathie internationale fera oublier qu'il survit entouré de ministres d'extrême droite et qu'il sout...

à écrit le 09/10/2023 à 8:51
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Voilà une excellente nouvelle pour les compagnies pétrolières et pour leurs actionnaires.

à écrit le 09/10/2023 à 8:50
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On peut donc et doit se poser des questions quant à la véritable nature de ce conflit.

le 09/10/2023 à 10:17
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On peut et on doit également se demander si vous n'avez pas des tendances complotistes.

le 09/10/2023 à 11:45
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Dès que ça dépasse deux centimètres de recul c'est du complotisme, les ficèles sont grosses les gars vous vous y emmêlez les pattes là.

le 09/10/2023 à 11:45
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Interdiction de penser donc ! lol

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