La reprise économique creuse le déficit commercial français

La France pâtit notamment de la hausse du prix du pétrole liée à la forte reprise, mais aussi du maintien des restrictions qui impacte ces principaux moteurs : le tourisme et l'aéronautique. Ainsi, au premier semestre, le déficit commercial cumulé s'établit à -34,8 milliards d'euros. Néanmoins, l'environnement mondial est porteur et "un rebond semble s'amorcer", estime le ministère du Commerce extérieur.
La crise du Covid-19 continue d'impacter le secteur du tourisme, moteur de la France à l'export.
La crise du Covid-19 continue d'impacter le secteur du tourisme, moteur de la France à l'export. (Crédits : Reuters)

Alors que la France amorce une sortie de crise, la reprise économique booste les échanges extérieurs qui se rapprochent de leur niveau d'avant-crise, au premier semestre 2021. Néanmoins, le déficit commercial continue de se creuser, les importations augmentant plus vite que les exportations, selon les chiffres des Douanes.

Sur l'ensemble du premier semestre, le déficit commercial cumulé s'établit à -34,7 milliards d'euros et continue donc de se détériorer (déjà à -32,7 milliards au dernier semestre 2020), pâtissant à la fois de la hausse des coûts dans l'énergie et des difficultés persistantes du secteur aéronautique. Toutefois, les services arrivent à tirer leur épingle du jeu et ont augmenté leur excédent au printemps malgré les difficultés du tourisme.

La crise du Covid-19 continue en effet de frapper les principaux moteurs de la France à l'export. L'Hexagone dispose d'une spécialisation sectorielle centrée sur l'aéronautique et le tourisme, deux secteurs fortement affaiblis par les restrictions sur les voyages. Si la vaccination a permis de rouvrir peu à peu les frontières en Europe, le maintien de certaines restrictions pour limiter la propagation des virus continue de peser.

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Les importations tirées par le prix de l'énergie et la reprise

Résultat, au deuxième trimestre, les exportations dans l'aéronautique ont progressé de 24,1% mais restent encore 39% en-dessous de leur niveau moyen de 2019. A l'inverse, les exportations ont dépassé leur niveau du premier semestre 2019 dans la chimie (+4,4%), l'agroalimentaire (+5,1%), le matériel militaire (+34,3%) et la pharmacie (+6,6%).

Au total, les exportations de biens se sont élevées à 240,2 milliards d'euros et les importations à 275 milliards au premier semestre. Pour le mois de juin, les exportations "se maintiennent à 95 % de leur niveau moyen de 2019, comme en mai", selon le communiqué des Douanes.

Le creusement du déficit s'explique par la hausse des prix du pétrole "qui impacte très fortement nos importations en valeur" et par le "rebond de la croissance qui entraîne à la fois un rebond des importations d'intrants pour l'industrie et une hausse des importations de biens manufacturés hors de France", a expliqué le ministre délégué au Commerce extérieur Franck Riester, lors d'un entretien téléphonique avec quelques journalistes.

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Apaisement des tensions commerciales

Néanmoins, "un rebond semble s'amorcer début 2021", explique le ministère du Commerce extérieur. Selon Franck Riester, l'environnement mondial est porteur, notamment grâce à un "apaisement des tensions commerciales notamment avec les Etats-Unis", avec des ventes de vin vers ce pays qui ont dépassé leur niveau d'avant-crise au deuxième trimestre, bondissant de 111%.

Les exportations françaises vers la Chine ont quant à elles dépassé de 10,3% leur niveau d'avant-crise.

Malgré cette embellie, "la tendance aujourd'hui serait à une dégradation en 2021 par rapport à 2020" du déficit commercial, qui s'était creusé l'an dernier de 7,3 milliards d'euros à 65,2 milliards, a reconnu le ministre. Le résultat dépendra notamment de la reprise dans l'aéronautique, selon M. Riester qui s'est par ailleurs réjoui de l'existence de 2.000 entreprises exportatrices de plus qu'à la fin de l'année dernière, soit un total de 132.000, le chiffre le plus élevé en 20 ans. Il affiche sa confiance dans la capacité de la France à "accélérer encore cette dynamique" de redressement "après une année de crise hors-normes".

(Avec agences)

Commentaires 8
à écrit le 09/08/2021 à 13:42
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Pas reprise économique, reprise commerciale, c'est a dire augmentation des dépenses.

à écrit le 07/08/2021 à 9:13
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C’est du fake car il n’y a pas de reprise : elle ou la reprise économique ? Tout est au ralenti.

le 09/08/2021 à 8:45
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c'est le moi d'aout, il n'y a jamais rien au mois d'aout.

à écrit le 07/08/2021 à 8:57
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si les gaspillages et le nombre de nos elus etaient moins importants ,par la baisse des charges nous serions competitifs !!!!!! ex ou sont les promesses macron de supprimer des elus et LEURS privileges ex ceux des anciens presidents ,anciens premier...

à écrit le 07/08/2021 à 4:44
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Les anciens disaient qu'il ne fallait jamais mettre tous ses oeufs dans le meme panier runachier. Ils avaient raison.

à écrit le 06/08/2021 à 22:26
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Plus que du pétrole, la France importe 80+ % de véhicules issus essentiellement de constructeurs auto prétendus français...

à écrit le 06/08/2021 à 17:11
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"Néanmoins, l'environnement mondial est porteur et "un rebond semble s'amorcer", estime le ministère du Commerce extérieur. " Avant de partir précipitamment en courant... ^^ "avec des ventes de vin vers ce pays qui ont dépassé leur niveau d'avant-cri...

à écrit le 06/08/2021 à 16:41
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Absurdité de l'économètrie kuznetsiene, c'est comme le concept d'inflation, nos couteux économistes (un comble reconnaissez le) sont complétement largués. Des très bons élèves mais dans une bien mauvaise discipline.

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