Le déficit commercial de la France plonge à nouveau

Le déficit commercial de la France s'est encore creusé en avril, pour atteindre 6,2 milliards d'euros, sous l'effet d'une reprise plus marquée des importations que des exportations, ont annoncé mardi les Douanes.
Grégoire Normand
Le déficit énergétique contribue à hauteur de 2,8 milliards d'euros à cette contre-performance mais, hors énergie, le déficit croît depuis quatre mois et atteint même en avril un niveau record, hors période Covid en 2020, souligne les Douanes.
Le déficit énergétique contribue à hauteur de 2,8 milliards d'euros à cette contre-performance mais, hors énergie, "le déficit croît depuis quatre mois" et atteint même en avril "un niveau record", hors période Covid en 2020, souligne les Douanes. (Crédits : Reuters)

L'appareil exportateur français reste empêtré dans la crise. Un an et demi après le début de la crise sanitaire, les entreprises exportatrices tricolores sont confrontées à de graves perturbations du système commercial mondial. Beaucoup de pays ont dû fermer leurs frontières en urgence et les échanges ont tourné au ralenti pendant cette longue période. Résultat, les chiffres des douanes dévoilés ce mardi 8 juin indiquent des résultats médiocres pour le mois d'avril. Le déficit commercial s'est creusé pour atteindre 6,2 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrés (CVS-CJO) après trois mois consécutifs de recul. Les importations (46,4 milliards d'euros) ont augmenté bien plus vite que les exportations (40,2 milliards d'euros). Ce qui explique cette chute du solde extérieur. Les exportations sont encore loin de retrouver leur niveau d'avant-crise (94%) alors que le niveau des importations frôle sa moyenne de 2019 (98%).

« Les exportations n'ont pas été très dynamiques au premier trimestre. Cela s'explique par l'industrie automobile et l'aéronautique. En même temps, les importations ont augmenté en raison notamment de la hausse des prix de l'énergie. Les choses devraient aller mieux avec la réouverture », a expliqué l'économiste d'Euler Hermes Selin Oyurt lors d'un récent point presse.

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Le déficit énergétique dans le rouge

L'examen plus précis des résultats rendus publics ce mardi indique que le déficit énergétique a grandement contribué à plomber les chiffres du commerce extérieur hexagonal. En effet, le déficit énergétique a atteint 2,8 milliards d'euros en avril. La hausse des prix de l'énergie à travers toute la planète a des répercussions sur le montant des volumes échangés. Avec la réouverture des frontières et l'accélération de la vaccination, les échanges de biens et services devraient accélérer dans les prochains mois si la situation sanitaire ne se dégrade pas. Le redémarrage désynchronisé des économies à l'échelle de la planète entraîne nécessairement des frictions entre l'offre et la demande et des perturbations dans les chaînes de valeur mondiales.

« La demande adressée à la France est de 59 milliards d'euros en 2021 et de 47 milliards en 2022. Il faudra attendre 2023 pour effacer les pertes de la crise au niveau des exportations. Les demandes viennent surtout de l'Allemagne et des Etats-Unis. Le plan de relance aux Etats-Unis va booster nos exportations. Les Etats-Unis vont représenter un partenaire privilégié de la France », a ajouté l'économiste.

Amélioration de la balance des paiements

Le solde de la balance des paiements qui prend en compte les services s'est de son côté légèrement amélioré pour passer de -2,7 milliards d'euros à -1,4 milliard entre mars et avril 2021. L'excédent des services ressort à 900 millions d'euros. « Au sein des services, l'amélioration de l'excédent est notamment due aux services d'assurance (inclus dans services divers), et dans une moindre mesure aux services de conseil, R&D et de commerce, tandis que les voyages demeurent atones » explique la Banque de France dans son communiqué. La mise en œuvre du troisième confinement au mois d'avril et la détérioration de la situation sanitaire au cours du premier trimestre 2021 ont assombri les chiffres du tourisme dans toute l'Europe et particulièrement les pays du Sud très dépendants de cette activité sur leur territoire.

Grégoire Normand
Commentaires 14
à écrit le 09/06/2021 à 10:12
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Ben ouais nos industriels ont tout sous traités dans des pays à bas coût pour enrichir leurs actionnaires - à plus de 50% étrangers...- du coup ça va mal se terminer etva nous ruiner merci la génération après guerre et soixante guitares.. égoïste à s...

à écrit le 09/06/2021 à 10:11
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Ben ouais nos industriels ont tout sous traités dans des pays à bas coût pour enrichir leurs actionnaires - à plus de 50% étrangers...- du court terminale qui va nous ruiner merci la génération après guerre et soixante guitares.. quand à celle du 2.0...

à écrit le 09/06/2021 à 9:18
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A force de penser par le moins il ne faut pas s'étonner d'avoir que du moins, nos dirigeants néolibéraux n'étant plus que de vulgaires comptables et un comptable ça fait pas un dirigeant, ça fait ce que ses patrons lui disent de faire.

à écrit le 09/06/2021 à 6:50
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Hélas, avec les " fleurons" de l'industrie comme Stellantis, Renault, etc....qui produisent à l'étranger dans voitures vendues ensuite en EU et en France faut-il s'en étonner? La France n'est plus une grande économie industrielle dépassée par l'Ital...

à écrit le 08/06/2021 à 21:59
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Cool, encore une mauvaise nouvelle, la bourse va monter :)

à écrit le 08/06/2021 à 20:34
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Je faisais 13 heures quotidiennes 7 jours sur 7 sur plateformes pétrolières mais étais en vacances un mois sur deux. Très faisable. Ça fait quand même 91 heures mais aucun problème de transports, de cuisine et de ménage.

à écrit le 08/06/2021 à 19:08
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ce n'est pas comme si depuis 2004 la balance commercial n'était pas structurellement déficitaire.

à écrit le 08/06/2021 à 16:28
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Covid ,gafam,fakenews et pirates russes nous avons trouvés nos boucs émissaires . Les politiques sont sauvés ! Cela devenait chaud pour eux ,l'excuse de l'Europe, maux de tous nos problèmes ne fonctionnait plus, malgré la propagande mediatique . I...

à écrit le 08/06/2021 à 16:17
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La France, le pays des obsédés du COVID-19. Les français passent leur temps à mettre des masques, pendant ce temps, les autres pays travaillent

le 08/06/2021 à 17:14
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Sans oublier de ceux qui travaillent avec le masque.

le 08/06/2021 à 17:53
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16h17 effectivement Charlie travaille pas des masses. ..

à écrit le 08/06/2021 à 12:44
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La France ne produit plus rien, il est donc nprmal que le marche a l'export se casse la figure. Merci au passage aux chefs d'entreprises de ces 30 dernieres annees d'avoir tout delocalise. Le resultat actuel est brillant, leurs enfants applaudissent ...

le 08/06/2021 à 12:56
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Tout dans les pays decourage l'industrie depuis des décennies: la taxation, les mentalités....

le 08/06/2021 à 13:28
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Facile de ne pointer du doigt que les chefs d'entreprises. Personne n'empêchait les français à consommer exclusivement français et à rejeter les produits d'importation. Alors oui, cela aurait été des produits plus chers puisqu'ils intégraient le coût...

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